Avez-vous déjà fait vos courses « à l'aveugle » ? C'est l'expérience que propose le magasin éphémère « WhatsIn store » au Royaume-Uni. Sa particularité ? Il propose des produits sans étiquette. Décontenancés, désorientés, les clients s'interrogent : « Les deux boîtes sont différentes ? », « On ne connaît pas les valeurs nutritives, les taux de graisse, de sel, de sucre... », « Ça nous fait perdre notre indépendance »... « Et si on a une allergie ? », s'inquiète un autre. Immersion dans la peau d'une personne déficiente visuelle dans la vidéo ci-contre.
A quand des emballages accessibles ?
« On devrait tous avoir le droit de savoir ce qu'on achète », exhorte l'association britannique RNIB (Royal national institute of blind people ou Institut national royal des aveugles), à l'origine de cette campagne de sensibilisation, qui déplore que neuf personnes malvoyantes sur dix disent avoir du mal à lire les emballages. Pour changer la donne, elle travaille avec différentes enseignes pour rendre les emballages plus accessibles. « Mais il reste beaucoup à faire », assure-t-elle, invitant le grand public à ouvrir les yeux sur le manque d'adaptations.
Des étiquettes en braille en France
Dans l'Hexagone, plusieurs marques telles qu'Yves Rocher et Auchan proposent des étiquettes en braille afin de favoriser l'autonomie de près d'1,7 million de Français (articles en lien ci-dessous). Et les aliments pour animaux ne sont pas en reste ! Ainsi Lapsa a confectionné un kit, remis aux pharmaciens qui vendent leurs croquettes, permettant aux personnes non et malvoyantes de découvrir la marque et ses produits avant de faire leur choix. Chaque échantillon est traduit en braille ou en gros caractères. De même, depuis 2008, l'industrie pharmaceutique a l'obligation de fournir des indications essentielles (nom du produit, dosage, concentration des principes actifs, etc.) en braille sur l'emballage de nombreux médicaments. Les producteurs locaux se mobilisent également, à l'image de la maison M. Chapoutier Vallée du Rhône qui, depuis 1996, a adapté le packaging de millions de bouteilles de vin (article en lien ci-dessous). On trinque à l'inclusion ?