Instaurée après la canicule meurtrière de 2003, la "journée de solidarité" est en fait un prélèvement correspondant à 0,3% de la masse salariale annuelle, la contribution solidarité autonomie (CSA). Au départ, cette mesure était compensée par un jour travaillé non payé - le lundi de Pentecôte - mais depuis 2008 cette contrepartie est laissée à l'appréciation des employeurs, qui peuvent supprimer un jour de congé ou offrir cette journée à leurs salariés. La taxe a été étendue en 2013 aux retraités imposables, dont les pensions sont également ponctionnées de 0,3% au titre de la contribution additionnelle de solidarité pour l'autonomie (Casa).
34,9 milliards depuis sa création
En 2019, la collecte devrait approcher 2,1 milliards d'euros chez les actifs et 785 millions chez les retraités, précise la CNSA dans un communiqué. Depuis leurs créations respectives, la CSA aura ainsi rapporté 34,9 milliards et la Casa, 4,9 milliards. Autant de ressources essentiellement allouées aux établissements et services médico-sociaux, notamment les Ehpad, ou reversées aux départements pour financer les allocations aux personnes âgées dépendantes (APA) et aux personnes handicapées (PCH). Cette manne ne représente toutefois qu'"entre 4 et 5%" des "plus de 60 milliards d'euros" dépensés chaque année pour "la compensation de la perte d'autonomie", ajoute la CNSA.
L'hypothèse d'une deuxième journée de solidarité pour financer la réforme de la dépendance promise par Emmanuel Macron - et chiffrée à plus de 9 milliards d'euros - a été écartée par le chef de l'Etat fin avril. "Est-ce qu'il faut revenir sur des jours fériés ? Je ne suis pas favorable à cette méthode, parce qu'on a déjà essayé, que ça n'a pas très bien marché, que ça n'est pas clair", a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse.