Top départ pour la dernière étape du Tour de France, qui a lieu aujourd'hui, ce dimanche 21 juillet, entre Monaco et Nice. Au programme, 34 kilomètres de dénivelé. Et pour cette 111e finale, un événement inédit est organisé : la participation commune de deux athlètes en situation de handicap, Axel Allétru (paraplégique) et Aurélien Vauquelin (malvoyant). Cette finale se distingue également par son contexte inédit : « La course a lieu à l'orée des Jeux Olympiques de Paris », explicite Axel Allétru. « Pour la première fois, l'arrivée aura lieu à Nice et non à Paris. Et elle sera très médiatisée. »
Une préparation contre la montre
Une visibilité dont les organisateurs ont voulu tirer parti pour mettre en lumière le parasport, selon l'athlète. Car c'est Christian Prudhomme, le directeur de la course, qui a eu l'idée. « Il a d'abord contacté Aurélien, qui devait se trouver un partenaire. Mais aucun des para-athlètes qu'il connaît n'était disponible. Le projet a failli tomber à l'eau », avoue Axel Allétru. Mais les choses changent lorsque, au détour d'un café, Aurélien Vauquelin entend parler d'Axel. « Le binôme parfait : je suis paraplégique, donc Aurélien sera mes jambes – même si je pédalerai quand même ! Et de mon côté, je serai les yeux d'Aurélien. » Commence alors la préparation. Contraints par la distance qui les sépare, ils s'entraînent chacun de leur côté, Axel sur son vélo, Aurélien en tandem, puis se réunissent pour quelques sessions ensemble. « Nous avions peu de temps pour nous préparer. C'est pour cela que nous avons privilégié le tandem électrique », continue-t-il, avant d'énumérer les quelques modifications techniques apportées au tandem : ergonomie de la selle, position du guidon…
Faire connaître le parasport
Avec un départ à 13 heures et une arrivée prévue vers 14 heures 15, Axel et Aurélien partiront et arriveront avant les premiers cyclistes. Deux raisons à cela : éviter de gêner les participants à la course, et profiter de la visibilité qu'ils auront pour sensibiliser au handicap. À quelques semaines du début des Jeux Paralympiques, le timing est parfait. « Associer deux handicaps, l'un physique, l'un sensoriel, nous permettra de les visibiliser encore plus », renchérit-il, d'autant que le duo arrivera devant « des milliers de spectateurs et des millions de téléspectateurs », comme le précise le communiqué de presse. « Nous serons ensuite interviewés pendant la course, afin de parler du projet et de notre expérience. »
Lorsque nous l'avons interrogé sur son ressenti, à deux jours de la course, Axel Allétru se dit « confiant », d'autant plus que pour eux, aucun enjeu de chronomètre n'entre en jeu. « Je dirais plutôt que je ressens un mélange d'impatience, d'excitation et d'adrénaline », plaisante-t-il. Et aussi une grande fierté – celle de porter bien haut leur message : « Rien n'est impossible ».