Cette détenue voit habituellement son enfant autiste au parloir du relais parent-enfant, dédié aux visites médiatisées et adapté à son handicap. Mais, depuis la crise sanitaire, cet endroit est fermé et les visites ne peuvent plus se faire que dans les parloirs avocats ou en visiophonie. Or, ces derniers "sont inadaptés aux difficultés du fils" de la détenue, dénonce l'Observatoire international des prisons (OIP) dans un communiqué, citant l'éducatrice de l'enfant : "Le moindre changement dans les repères ainsi que la proximité physique provoquent chez lui une grande angoisse".
Que des visites en visio
Un premier recours avait déjà été déposé en février devant le juge des référés du tribunal administratif de Versailles. Ce dernier, dans une ordonnance datant du 2 mars, a suspendu la décision de la maison d'arrêt des femmes de Fleury-Merogis de mettre fin aux visites médiatisées et a obligé l'administration à prendre une nouvelle décision sur cette question. Mais, dans un courrier, consulté par l'AFP, la maison d'arrêt de Fleury-Merogis a maintenu sa décision de ne proposer des visites qu'en visiophonie ou dans la salle des parloirs avocats. L'ouverture du relais parent-enfant "nécessiterait une importante réorganisation" fait valoir l'administration, ajoutant que les parloirs médiatisés "ne permettent pas le respect des gestes essentiels" pour se protéger du coronavirus.
Pas d'exception
Faire une exception pour un enfant autiste "créerait une situation de gestion inégale" alors que les autres détenus voient leurs enfants dans des parloirs avocats, précise le courrier de la maison d'arrêt. "L'administration se moque du monde et ignore la spécificité de cet enfant qui est porteur d'un handicap que n'ont pas les autres", réagit après de l'AFP Me Amélie Morineau, dont la cliente a proposé un isolement sanitaire si on l'autorisait à voir son fils en parloir médiatisé. Un second référé a été déposé auprès du tribunal administratif de Versailles le 30 avril 2021 pour forcer la maison d'arrêt à rétablir les parloirs du relais parent-enfant. Contactée par l'AFP, l'administration pénitentiaire n'avait pas répondu le 7 mai.