« Depuis 18 ans, je filme Pénélope. Un jour, j'ai ouvert le placard qui contenait des cassettes DV et des bobines super 8. Ça m'a presque crevé les yeux. Il fallait rassembler toutes ces images », raconte la réalisatrice Claire Doyon. Son documentaire Pénélope mon amour, sorti le 12 octobre 2022, trace le parcours de cette mère et de sa fille autiste (bande-annonce en vidéo ci-contre). En 88 minutes, il raconte différentes étapes : le choc du diagnostic, la « déclaration de guerre », « l'abdication des armes », pour finalement accepter et découvrir un mode d'existence autre. « Pénélope ne cesse d'acclamer ce qu'elle est, je ne cesse de questionner qui elle est. La réponse à la question est précisément dans cette quête infinie. Tout m'est renvoyé en miroir. N'est-ce pas Pénélope qui, par ricochet, me dit qui je suis ? »
Guerre contre la violence médicale et sociale
Si, au départ, « rien ne semblait distinguer Pénélope des autres enfants », sa mère sentait « qu'une autre réalité attendait ». Puis, un beau jour, le verdict tombe : « votre fille est autiste ». Pénélope devient sa mission. Claire enchaîne les rendez-vous chez les spécialistes, lui dédie sa vie, sa carrière, à laquelle elle pense, un temps, renoncer... Jusqu'à ce qu'elle s'aperçoive que, dans cette « guerre contre la maladie, la violence médicale et sociale », sa caméra serait sa meilleure alliée, son arme, son bouclier. D'un voyage dans les steppes mongoles, elle tire un portrait lumineux de sa fille, qu'elle partage, huit ans plus tard, afin de mettre en lumière la différence. « Pénélope était mon maître, c'est elle qui me ferait voir le monde différemment », déclare-t-elle. A votre tour ?