Oscar Pistorius inculpé du meurtre de sa fiancée

L'ahtlète sud-africain surnommé "Blade Runner", premier double amputé à avoir participé à des JO avec les valides l'été dernier à Londres, sera présenté vendredi à la justice après le meurtre de sa petite amie, une top-model, jeudi matin.

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PRETORIA, 14 fév 2013 (AFP) -
Star dans son pays, légende de l'athlétisme mondial et exemple pour des millions de jeunes sportifs, Pistorius comparaîtra vendredi à 9h00 (7h00 GMT) devant un tribunal d'instance de la capitale sud-africaine, a-t-on appris auprès du parquet.
L'audience, au cours de laquelle le sportif doit se voir signifier les charges pesant contre lui, devait initialement se tenir jeudi, mais a été reportée, le temps pour Pistorius de se soumette à un examen médical et une prise de sang.
Selon une porte-parole de la police interrogée par une télévision sud-africaine, le parquet s'apprête à refuser une libération sous caution. "Il y a eu par le passé des rapports faisant état de disputes familiales au domicile de l'accusé", a déclaré la porte-parole Denise Beukes.
"Je peux confirmer que le suspect a été inculpé pour meurtre", a ensuite indiqué une autre porte-parole, Katlego Mogale.
Cette formulation exclut la thèse d'un accident, alors que la presse avait d'abord l'hypothèse d'une erreur: Pistorius aurait confondu la jeune mannequin Reeva Steenkamp avec un cambrioleur.
"La seule personne qui peut nous dire ce qu'il s'est passé, c'est Oscar lui-même", a déclaré son père Henke, joint par téléphone par l'AFP.
"Nous n'avons pas beaucoup d'informations à ce stade", a-t-il ajouté, "je ne l'ai pas vu, il est avec la police et l'affaire est entre les mains des autorités. Evidemment nous sommes sous le choc".
Le drame est survenu vers 4h00 du matin en ce jour de la Saint-Valentin dans la résidence ultra-sécurisée où vit le champion.
La victime, un top-model âgée de 30 ans au bras de laquelle il était apparu en public pour la première fois en novembre, a été touchée par quatre balles et est décédée sur place, selon la police.

"Je vais vous raconter mon histoire"

Oscar Pistorius, surnommé "Blade Runner" en raison des deux lames en carbone en forme de pattes de félin avec lesquelles il court, est entré dans l'histoire de l'athlétisme mondial aux jeux Olympiques de Londres, en devenant le premier champion paralympique double amputé à s'aligner dans les épreuves pour valides.
Il n'a pas réussi à s'approcher du podium, s'arrêtant au stade des demi-finales.
Quelques jours plus tard, il a remporté l'or sur le 400 m paralympique.
Quatre ans auparavant à Pékin, le sud-africain avait glané trois médailles d'or, sur 100, 200 et 400 m paralympiques.
Sa notoriété auprès toutes les tranches d'âge avait poussé la chaîne cryptée sud-africaine M-Net Movies à le choisir pour sa promotion en février, sous le slogan "Chaque soirée est une soirée d'Oscar". La campagne a été immédiatement stoppée "par respect et sympathie pour les personnes endeuillées", a tweeté la chaîne.
Oscar était né sans péronés, et ses parents avaient dû se résoudre à le faire amputer sous les genoux à l'âge de 11 mois.
Il avait appris à marcher avec des prothèses, et a toujours tenu depuis son enfance à se mesurer aux sportifs valides.
Jannie Brooks, son préparateur physique, avait raconté récemment à l'AFP qu'il avait travaillé avec lui pendant près de six mois avant de s'apercevoir qu'il était amputé des deux jambes.
Il avait 16 ans lorsqu'il est venu s'inscrire avec un groupe d'adolescents aux sessions de préparation physique. Il n'a rien dit de son handicap.
"Lorsqu'il a commencé avec moi, c'était le début de l'hiver, les gars portaient toujours une combinaison à jambes longues (...) Il faisait exactement tout au même rythme que les autres, il n'avançait jamais une excuse pour éviter un exercice, il faisait tout à fond", a raconté le coach.
"On travaillait dur (...) on faisait de l'explosivité (...) et une fois, on faisait un exercice, et j'ai vu qu'il ne descendait pas aussi bas que les autres sur ses appuis".
"Je lui ai dit : écoute, il faut que tu descendes un peu plus bas et il m'a répondu : c'est le maximum que je peux faire. J'ai demandé pourquoi, et là, il m'a dit: Ok, je vais vous raconter mon histoire..."

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