1,40 mètre de câbles et de plastique monté sur roues. Parmi les rangées d'élèves de 3e année de l'École supérieure des technologies et des affaires (ESTA) de Belfort (90), le robot Awabot détonne. Derrière l'écran de cet assistant « intelligent » se cache Stevy, un étudiant en situation de handicap qui ne peut suivre ses cours en présidentiel comme ses autres camarades.
Comparable à un avatar
Le jeune homme a en effet perdu l'usage de ses fonctions motrices à la suite d'un grave accident. Contraint d'étudier à distance depuis sa chambre, Stevy peut prendre part à la vie de classe grâce à Awabot qui a fait sa rentrée en mars 2022. Ce robot, financé par le groupe spécialisé en hautes technologies, Ausy, filiale de Ranstadt, circule dans les couloirs et les salles de classe lors des travaux de groupe ou des présentations orales. Ce dispositif de téléprésence mobile, « comparable à un avatar », précise Ausy, permet à l'étudiant d'assister en temps réel à ses cours en étant virtuellement présent. Ses camarades le voient à travers l'écran et peuvent ainsi interagir avec lui. « Cet assistant robot est une aide extrêmement précieuse pour la poursuite de la scolarité de Stevy », indique de son côté l'école.
1 750 dans les écoles
L'initiative belfortaine n'est pas isolée (article en lien ci-dessous). En 2015 déjà, la région Rhône-Alpes optait pour un robot-lycéen en classe pour permettre aux élèves malades ou avec des handicaps lourds de suivre leurs cours à distance (article en lien ci-dessous). Si le design du compagnon digital différait, il s'agissait déjà de la marque Awabot. Pour son créateur, Bruno Bonnell, cet outil devait « rendre des services sociaux » (lien ci-dessous). Après cette phase d'expérimentation dans trois lycées, pas moins de 1 750 robots de téléprésence ont été déployés ou sont en passe de l'être dans des établissements scolaires et du supérieur en France. Avec la pandémie et les confinements successifs, cette initiative s'est non seulement avérée nécessaire mais s'est généralisée à d'autres établissements comme les Ehpad.