Ce lundi 4 septembre, plus de 12 millions d'élèves rejoignent les bancs de l'école, du collège ou du lycée. Parmi eux, plus de dix milles enfants aveugles ou gravement déficients visuels. « On en parlera certainement bien peu, trop peu », regrette la Fédération des aveugles de France qui rappelle que « la scolarisation dans de bonnes conditions des enfants handicapés de la vue fait partie de ses grandes priorités d'action car, dans notre pays, cette question pose problème ».
Des techniques de compensation
En effet, 70% à 80% des informations qui nous parviennent chaque jour passent par le canal visuel. De fait, les enfants privés de vision doivent faire l'objet d'un accompagnement et d'une approche spécifiques leur permettant de compenser ce manque, et ce dès le plus jeune âge. Parmi les techniques de compensation, le système d'écriture et de lecture braille est largement utilisé par les enfants aveugles. L'adaptation en relief, l'agrandissement des caractères par l'utilisation d'une loupe ou d'un télé-agrandisseur sont, eux, privilégiés par ceux malvoyants.
11 000 euros le cartable
Pourtant, selon la FAF, des milliers d'enfants aveugles n'auront pas leurs manuels scolaires à disposition le jour de la rentrée et devront souvent attendre plusieurs mois pour disposer des documents pédagogiques adaptés. Un « cartable électronique » est mis à leur disposition dans certains établissements qui comprend un ordinateur, des logiciels spécialisés (synthèse vocale, logiciel d'agrandissement...), une plage tactile et une embosseuse braille. « Mais son coût peut atteindre 11 000 euros alors que les départements, dans le cadre de la PCH, ne déboursent pas plus de 3 950 euros, explique la FAF. Le reste à charge pour la famille peut donc aller 7 000 euros, c'est-à-dire plus de dix fois le montant de la rentrée d'un élève non handicapé ».
Pas de services d'aides dans 20 départements
De plus, compte tenu de la spécificité du handicap visuel et des méthodes particulières qui doivent être mises en œuvre pour assurer une scolarisation réussie (apprentissage du braille, maîtrise de l'informatique adaptée et des techniques de base en locomotion ou en autonomie journalière), la Fédération rappelle qu'au moins 20 départements ne disposent toujours pas de Services d'aide à l'autonomie et à la scolarisation (SAAAS) et que, là où ils existent, « ces services ne disposent pas de toutes les compétences nécessaires » dans ce domaine. « N'en déplaise à notre secrétaire d'État en charge du handicap, pour nombre d'enfants déficients visuels et leur famille, 2017 ne sera pas une rentrée réussie », conclut la FAF.