7 892 personnes de nationalité française dans les services wallons, dont 6 457 adultes et 1 435 jeunes, c'est le dernier décompte datant de décembre 2018, originaires majoritairement des régions Ile-de-France, Hauts-de-France et Grand-Est. Depuis 2011, dans le cadre de l'accord-cadre franco wallon, une commission mixte paritaire organise la coopération entre les gouvernements. Le 16 décembre 2019, sa 4ème édition a réuni Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat française en charge du Handicap, et Christie Morreale, vice-présidente du gouvernement wallon au sein des locaux de l'Agence régionale de santé des Hauts-de-France, principal acteur chargé de la mise en œuvre de cet accord-cadre sur le versant français.
Des inspections en hausse ?
« Les délégations française et wallonne ont fait le point du nombre toujours important d'adultes français en situation de handicap présents dans les établissements de Belgique, dont la dynamique de création a été très soutenue ces dernières années », explique le communiqué. Cette rencontre a également permis de mesurer l'impact jugé « positif » de l'augmentation du nombre d'inspections communes conduites depuis 2018, qu'elles soient « programmées » ou « initiées sur la base d'événements préoccupants ». Une vingtaine d'établissements sur les 200 accueillants des Français sont ainsi inspectés chaque année mais le gouvernement français se donne deux ans pour les passer tous au crible.
90 millions pour des places en France
Le plan qu'a engagé la France en 2014 pour « mettre un terme aux séparations subies des familles françaises » était également au cœur des discussions. Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2020 prévoit en effet deux mesures. D'une part le conventionnement du secteur des adultes pour réguler, tant sur le plan qualitatif que quantitatif, l'activité des établissements wallons accueillant des Français. D'autre part, il entend accélérer le déploiement de solutions alternatives d'accompagnement dans les régions les plus concernées (Ile-de-France, Hauts-de-France et Grand-Est) avec un engagement de 90 millions d'euros sur trois ans (article complet en lien ci-dessous). Un « plan massif » pour mettre un terme aux « séparations non choisies ».
Le constat reste en effet amer pour de nombreuses familles : plus de 550 adultes handicapés s'exilent en Belgique chaque année faute de solutions en France tandis que 350 places sont encore créées chaque année pour accueillir ces transfuges.