Déjà en 2015, la hausse avait été très importante avec 75% de victimes en plus par rapport à 2014, soit 6 461 personnes tuées ou blessées par des mines antipersonnel. Si les chiffres pour l'année 2016 devraient être connus dans les prochaines semaines, l'ONG craint une nouvelle hausse et s'attend même à un « chiffre record », selon Jean-Marc Boivin, directeur du plaidoyer chez Handicap International. « Ces mines artisanales, instables et très difficiles à désamorcer, ont des conséquences très lourdes pour la protection des civils et les interventions humanitaires », poursuit-il lors d'une conférence de presse le 28 novembre 2017. « La multiplication des conflits voient l'utilisation des mines artisanales augmenter et le nombre de victimes s'accroître. C'est particulièrement inquiétant, ce qui nous pousse à redoubler de vigilance », a expliqué Xavier du Crest de Villeneuve, directeur France de l'ONG.
25 000 personnes avant 1997
Si ces chiffres préoccupent les ONG, ils restent tout de même bien en deçà de ceux enregistrés avant l'entrée en vigueur du traité d'Ottawa (3 et 4 décembre 1997), quand le nombre de victimes atteignait les 25 000 personnes par an. Pour parvenir à une baisse durable du nombre de victimes, en dehors de la prévention, Handicap International mise sur le déminage, qualifié « d'enjeu majeur » par Thomas Hugonnier, responsable de ces opérations au sein de la structure.
Mission colombienne
L'ONG a été officiellement désignée par le gouvernement colombien pour déminer les terres de trois départements du pays dans la foulée de l'accord de paix signé entre le gouvernement et les Farc. Mais, note Jean-Marc Boivin, « le déminage, cela prend du temps et de l'argent. Dans certains endroits comme la Colombie, il est particulièrement fastidieux en raison de la densité de la végétation et des zones escarpées. En une journée, on arrive à déminer quatre à cinq mètres carrés. A contrario, au Mozambique, le déminage s'est avéré moins complexe en raison du caractère désertique des terres ».
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