1 milliard. C'est le nombre de personnes en situation de handicap qui n'ont pas accès à différentes technologies d'assistance (article en lien ci-dessous), révèlent l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Unicef dans un rapport publié le 16 mai 2022. Ce qui représente environ 12 % de la population mondiale. Fauteuil roulants, prothèses, appareils auditifs, lunettes de vue ou encore applications dédiées à une meilleure communication ou cognition font défaut dans de nombreux pays sous-développés ou en développement. Or, l'OMS et l'Unicef prévoient que le nombre de personnes avec un besoin d'assistance triple d'ici 2050, passant à près de 3,5 milliards, en raison du vieillissement de la population notamment. Le rapport pointe également l'écart entre la situation des pays à faibles et hauts revenus. L'accès aux technologies d'assistance peut ainsi varier de 3 %, dans les pays à « pauvres », à 90 % chez leurs voisins « riches ». Et parmi ceux qui ont la chance d'être appareillés, les deux tiers le sont grâce à leurs propres économies. D'autres ont même dû compter sur leurs proches pour subvenir à leurs besoins.
Une atteinte aux droits de l'Homme
Selon le directeur général de l'OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, priver des personnes en situation de handicap d'une aide matérielle revient à constituer une « atteinte aux droits de l'Homme ». « C'est aussi un manque de vision économique », ajoute-t-il. En effet, les impacts positifs des produits d'assistance vont « au-delà de l'amélioration de la santé et du bien-être », rappelle le rapport. C'est toute la société qui peut bénéficier des retombées. Parce qu'ils sont correctement équipés de lunettes adéquates, les enfants avec des troubles de la vision peuvent suivre une scolarité normale. Parce qu'ils bénéficient de prothèses, certains adultes peuvent gagner en autonomie et se rendre de façon ordinaire au travail. Et parce qu'ils ont obtenu des appareils auditifs, certaines personnes âgées peuvent renouer avec une interaction sociale sans difficulté.
Dix recommandations d'actions concrètes
Déjà en 2018, l'OMS faisait état dans une enquête antérieure de nombreux obstacles : notamment de prix inabordables pour des produits de qualité « médiocre », d'un manque de services et d'aides publiques, d'une gamme et d'une quantité inadéquates de produits… A l'époque, elle avait adopté une résolution sur l'amélioration de l'accès aux technologies d'assistance, exhortant les différents Etats membres de l'organisation mondiale à prendre des mesures concrètes, réitérées quatre ans plus tard dans ce nouveau rapport, puisque rien ne semble avoir changé... Dix recommandations viennent ainsi d'être formulées, parmi lesquelles le fait de « garantir la disponibilité, la sécurité, l'efficacité et le caractère abordable des produits d'assistance », de « faire participer activement les utilisateurs de technologies d'assistance et leurs familles », « d'investir dans la recherche, l'innovation et un écosystème favorable »… Cette fois c'est la bonne ?