Le futur revenu universel d'activité (RUA), censé se substituer d'ici à 2023 au RSA et à plusieurs autres prestations sociales, ne doit pas "sacrifier" les personnes handicapées, avertissent leurs associations dans une tribune publiée par le Journal du dimanche.
Absence de prise en compte du handicap
Alors que le ministère des Solidarités a réuni pour la première fois, le 11 juillet 2019, le "comité national" du RUA, "nos associations, représentantes des personnes en situation de handicap et de leurs familles, dénoncent une concertation qui, sous couvert de faire des constats, dessine déjà des orientations auxquelles nous nous opposons fermement", écrit Luc Gateau, président de l'Unapei, au nom d'un comité de 55 organisations. "L'allocation aux adultes handicapés (AAH) ne doit pas disparaître au profit d'un revenu universel d'activité ne prenant pas en compte la spécificité du handicap", prévient-il.
Inégalités face à l'emploi
La tribune souligne en particulier que l'attribution d'un revenu minimum d'existence ne doit pas dépendre "d'un potentiel accès au travail, au risque de compromettre la situation de millions de personnes en situation de handicap dont le taux d'incapacité est reconnu et qui ne peuvent pas subvenir seules à leurs besoins". "Pourquoi nier systématiquement la vulnérabilité et l'incapacité de milliers de personnes en situation de handicap en laissant sous-entendre qu'elles pourraient accéder à un travail ?", s'interroge le texte. A noter, le taux de chômage des personnes handicapées, autour de 19% en 2018, est environ deux fois supérieur à la moyenne nationale.