Le "handicap" veut bénéficier des 183 € de hausse du Ségur

Les établissements pour personnes handicapées risquent de graves problèmes d'effectifs si le secteur ne bénéficie pas à son tour de la revalorisation salariale octroyée aux personnels des Ehpad et des hôpitaux dans le cadre du Ségur de la Santé.

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DERNIERE MINUTE DU 28 MAI 2021
74 000 soignants ou auxiliaires de vie, principalement des salariés des établissements accueillant des personnes handicapées, vont bénéficier à leur tour des revalorisations salariales déjà accordées aux soignants dans le cadre du "Ségur" de la Santé, a annoncé le 28 mai 2021 le gouvernement. La hausse salariale de 183 euros net par mois sera élargie le 1er octobre à 9 000 salariés des établissements publics autonomes, puis le 1er janvier 2022 à 65 000 salariés du secteur privé à but non lucratif (article en lien ci-dessous).

DERNIERE MINUTE DU 13 AVRIL 2021
Dans son dossier de presse rendu public le 12 avril 2021, le ministère de la Santé assure qu'il "ouvrira dans les tous prochains jours des discussions avec le secteur des établissements privés non lucratifs et lucratifs pour examiner les modalités d'adaptation et de transposition de ces mesures de revalorisation des grilles dans ces secteurs".

ARTICLE INITIAL DU 10 FEVRIER 2021
Dans les structures privées accueillant des personnes handicapées, mais aussi des publics précaires ou des mineurs en difficulté, "la colère monte" et les salariés "ont le sentiment d'être humiliés et discriminés", a expliqué Alain Raoul, président de Nexem, une organisation qui regroupe des employeurs associatifs du secteur médico-social. Il s'est exprimé le 8 février 2021 lors d'une conférence de presse en présence des principales fédérations du secteur privé non lucratif. En conséquence, certains "cherchent à aller ailleurs, dans des structures où les salaires ont été revalorisés".

183 euros mais pas pour tous

Les accords dits du "Ségur de la Santé", conclus à l'été 2020, prévoient une augmentation de 183 euros net mensuels pour l'ensemble des personnels des hôpitaux et des maisons de retraite (publics et privés non lucratifs). Mais les établissements sociaux et médico-sociaux autres que les Ehpad ont été laissés de côté (articles en lien ci-dessous). Des négociations sont en cours avec le gouvernement pour combler ce manque. Elles sont sur le point d'aboutir en ce qui concerne le secteur public, mais un accord semble encore loin pour le privé à but non lucratif, qui pèse pourtant 75% du secteur, a déploré Marie-Sophie Desaulle, présidente de la Fehap, une autre organisation professionnelle. "Nous voulons une revalorisation pour tout le monde et dans le même calendrier que le secteur public", a-t-elle martelé.

Une situation très préoccupante

En attendant, la situation est très préoccupante dans certaines structures. « A Paris, dans un de nos établissements accueillant des personnes avec un handicap lourd, 30% des soignants sont partis", notamment à l'hôpital public où les salaires ont été augmentés, a déploré M. Raoul. Il faudrait 1,9 milliard d'euros par an pour élargir aux 600 000 salariés du secteur les avantages salariaux du "Ségur", mais cette somme "doit être relativisée, elle n'est pas si élevée quand on la compare au plan de relance, par exemple", a argué Jean-Christophe Combe, directeur général de la Croix-Rouge française.

En janvier, la Fédération Paralysie cérébrale, qui gère 128 établissements pour personnes handicapées, s'était déjà publiquement inquiétée de graves problèmes de recrutement, en soulignant que le "Ségur" avait "exacerbé les difficultés". "Certaines offres d'emploi ne débouchent sur aucune candidature. C'est un défi du quotidien pour garantir un minimum de qualité dans nos accompagnements", avait expliqué cette fondation.

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