Le 6 janvier 2019, un jeune joueur de rugby décède à Dijon à la suite d'un choc subi lors d'un match amateur. En moins de 8 mois, ce sont quatre décès de jeunes joueurs. Sans compter les nombreux blessés… Un cabinet d'avocats alerte sur le fait que les rencontres de rugby sont l'occasion de blessures de plus en plus graves et que l'indemnisation des victimes se fait bien en-deçà du préjudice subi. « La gravité des accidents de rugby augmente mais pas les garanties des contrats d'assurance », explique maître Prével, du cabinet Jehanne Collard et associés.
Risque de traumas crâniens
En 2015, on comptait 42 % des blessures en relation avec un traumatisme crânien ou cervical dans le monde du rugby professionnel. Un risque qui concerne aussi les amateurs, avec des conséquences parfois invisibles pour les autres mais bien réelles pour ceux qui en souffrent. Un impact jugé « encore plus grave » par cet avocat « sur les cerveaux des enfants et des adolescents ». « Les chocs à répétition obligent certains joueurs à abandonner leur passion ou mettre fin à leur carrière, quand ils ne perdent pas la vie », poursuit-il. Selon lui, les victimes ne recevront, au mieux, qu'une indemnisation forfaitaire si la compétition est reconnue par la Fédération. Pour les autres, aucune indemnisation, sauf faute de jeu.
Une juste indemnisation
Le contrat de la FFR (Fédération française de rugby) ne prévoit aucune indemnisation en cas de nécessité de réorientation professionnelle, les frais de santé sont limités aux soins remboursés par la CPAM et à 150 % de son plafond. Ce cabinet d'avocats déplore l'absence de remboursement total des frais dentaires ou de fauteuil roulant. Dans ce contexte, il lance un appel pour une « juste indemnisation des préjudices ».
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