278 millions de personnes dans le monde présentent une surdité modérée à profonde sur les deux oreilles, selon l'OMS. La surdité est aujourd'hui une préoccupation majeure de santé publique. En effet, l'évolution démographique prévoit une explosion des besoins ces prochaines années. La plupart des surdités ne sont pas traitées alors qu'à ce jour le progrès technologique et la biotechnologie permettent de venir à bout de la quasi-totalité d'entre elles, à tel point qu'on parle aujourd'hui de déficit résolu. Le jeudi 10 mars 2016 se tiendra la 19ème édition de la Journée nationale de l'audition (site en lien ci-dessous) sur le thème "Un monde bruyant, et nos oreilles dans tout ça ? ". De nombreux acteurs seront au service du grand public pour informer et proposer des tests de dépistage gratuits dans toute la France.
Des solutions adaptées à chaque besoin
Le marché de l'amplification auditive est conséquent et les perspectives de développement sont considérables. C'est un atout pour les patients, qui, tous les deux ans environ, bénéficient d'une nouvelle avancée technologique. A ce jour, les moyens de réhabiliter les différents types de surdité comprennent les aides conventionnelles de type prothèses auditives, équipées d'un microphone, d'un processeur pour traiter le signal et d'un haut-parleur, ainsi que les implants auditifs. Les prothèses auditives deviennent insuffisantes en cas de surdité trop avancée.
Trois types d'implants
Il existe 3 types d'implants, comprenant chacun une structure électronique qui transforme les signaux sonores captés dans l'environnement et les traduisent en signal électrique :
- Les implants en conduction osseuse (ICO) : ils restituent l'énergie en énergie vibratoire transmise soit à la voute crânienne soit à l'os mastoïdien. Cette énergie vibratoire est ainsi transmise aux fluides de la cochlée et met en vibration les cellules de l'oreille interne. Ce type d'implant s'adresse aux patients sans tympan ou osselet, et permet ainsi de créer la vibration émise normalement par les osselets.
- Les implants d'oreille moyenne (IOM) : ils restituent l'énergie en énergie vibratoire ensuite transmise soit aux osselets soit aux structures vibrantes de l'oreille moyenne jusqu'à la cochlée. Dans ce cas et le précédent, l'oreille interne et ses cellules ciliées fonctionnent correctement. S'il ne reste peu ou plus de cellules ciliées, il faut alors remplacer la cochlée avec un implant cochléaire.
- Les implants cochléaires (IC) : ce sont les implants les plus posés en France. Ils restituent l'énergie en signal électrique directement aux neurones des nerfs auditifs situés dans la cochlée, car celle-ci étant peu on plus fonctionnelle, il n'y a donc plus de vibration.
Consulter un médecin dès les premiers symptômes
Dans certains cas, plus rares de surdités d'origine nerveuse, où il n'y a plus d'oreille interne ni de nerf auditif, il est possible de poser un implant directement sur le tronc cérébral qui stimule alors directement le cerveau auditif. « Quand une surdité n'est pas corrigée immédiatement, notamment pour les personnes âgées qui sont les plus touchées, le cerveau se déshabitue du son. Au plus on réhabilite tôt au moins les difficultés sont importantes. La précocité de l'appareillage ou de l'opération est donc importante », explique le docteur Devèze, chirurgien ORL. « Il est donc important de consulter un spécialiste dès les premiers symptômes, poursuit-il. Prendre à temps la surdité permet notamment d'éviter les cas d'isolement. Aujourd'hui, elle n'est plus une fatalité". A l'occasion de la Journée nationale de l'audition, le 10 mars 2016, le docteur Devèze et l'Hôpital privé Clairval à Marseille organisent une journée de dépistage gratuite au sein de cet établissement tandis que le 12 mars, une conférence-débat aura lieu au sein de l'hôpital sur la prise en charge de la surdité de l'adulte. Une initiative parmi les 2 400 proposées par la JNA dans toute la France.
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