Fin de vie V. Lambert : le Conseil d'Etat bien embarrassé !

Le Conseil d'Etat, qui devait se prononcer sur l'arrêt des soins à Vincent Lambert, tétraplégique depuis un accident, a préféré confier sa décision à une formation collégiale composée de plusieurs magistrats. Réponse attendue le 13 février 20

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La justice semble bien embarrassée par le cas Vincent Lambert. Cette bataille pour le maintenir ou non en vie, qui déchire sa famille, n'en finit plus. Rappel des faits : le 16 janvier 2014, le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne décide, contre l'avis des médecins du CHU de Reims où Vincent est hospitalisé, du maintien en vie de cet homme tétraplégique de 38 ans, en état végétatif chronique depuis 2008 à la suite d'un accident de la route, et sans espoir de récupération selon les médecins.

Une famille divisée

Une décision qui divise sa famille. Les uns, et notamment son épouse, souhaitant mettre un terme à ce qu'ils considèrent comme de l'acharnement thérapeutique, les autres, comme ses parents, qui sont opposés à l'euthanasie passive de leur fils. «La poursuite du traitement n'est ni inutile, ni disproportionnée et n'a pas pour objectif le seul maintien artificiel de la vie», avait estimé le tribunal. Arguant qu'il était impossible d'interpréter la volonté du patient, la justice avait ordonné à l'hôpital de Reims de continuer à alimenter le jeune homme.

Appel devant le Conseil d'Etat

L'épouse de Vincent avait alors décidé de faire appel de cette décision devant le Conseil d'Etat, la plus haute juridiction administrative française, qui devait rendre son avis le 6 février 2014. Le Conseil disposait de 48 heures pour se prononcer, délai qui peut être prorogé lorsque la situation ne relève d'aucune urgence. Mais, face à la complexité à la fois juridique, déontologique et éthique de ce cas, et considérant qu'il ne pouvait être tranché par un seul homme, le juge a décidé de confier son sort à une formation collégiale, composée de plusieurs magistrats.

Décision le 13 février

Une décision particulièrement attendue par la communauté médicale. Pour la Société française d'accompagnement et de soins palliatifs (SFAP), association qui rassemble les différents acteurs du secteur, « Si la décision reste en l'état, elle modifiera profondément les pratiques médicales actuelles et conduira à une augmentation de l'acharnement thérapeutique, pourtant refusé massivement par nos concitoyens ». Elle est attendue le jeudi 13 février à 9h.

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