Drôle de défi que va tenter Laurent Chardard le 1er août 2021 ! Originaire de la Réunion, il a perdu son bras et sa jambe droite à la suite d'une attaque de requin en 2016. Résilient et tenace, ce nageur est, depuis, champion d'Europe et double médaillé aux championnats du monde. Pour la première fois de l'histoire des Jeux, il s'alignera aux côtés des huit concurrents « valides » sur la finale du 50 m nage libre mais… à distance ! En effet, tandis que les meilleurs nageurs de la planète s'élanceront dans le bassin olympique de Tokyo, Laurent prendra part à la course… à Paris, à 3h30 du matin.
Un 9e couloir
Le champion paralympique se présentera à la ligne d'eau numéro 9, dans une piscine dédiée à cette opération. Les courses des huit concurrents seront retranscrites en temps réel par des faisceaux lumineux. On doit cette prouesse sportive et technique à la marque Lacoste, équipementier officiel de l'Equipe de France Olympique et Paralympique, qui souhaite que « le temps d'une course, il n'y ait plus les athlètes valides d'un côté et paralympiques de l'autre ». Rappelons qu'en avril 2021, la France annonçait qu'elle engageait une « équipe unifiée » réunissant sous le même drapeau tous ses sportifs, sans distinction (article en lien ci-dessous). Une première, éminemment symbolique, dans notre pays !
A suivre en live
Pour suivre cette première mondiale, une retransmission live sera disponible le 1er août 2021 à 3h30 (heure française) sur les comptes Facebook et Instagram de Lacoste, commentée par la journaliste sportive France Pierron et Tugdual Guéguin, l'entraîneur de Laurent Chardard. Une vidéo revenant sur l'événement mais aussi un portrait vidéo du nageur et de sa préparation seront disponibles dans la foulée.
Para contre valides…
Il est déjà arrivé que des champions paralympiques se mesurent aux « valides ». On se souvient des courses légendaires (relais 4x400 et 400 m) d'Oscar Pistorius, double amputé, lors des Jeux de Londres en 2012 (article en lien ci-dessous). Cette performance avait néanmoins fait couler beaucoup d'encre et, depuis, les instances ont fait marche-arrière. Le Tribunal arbitral du sport a notamment rejeté la possibilité pour le double amputé américain Blake Leeper de tenter de se qualifier pour les Jeux olympiques de Tokyo en 2021 avec les prothèses qu'il utilisait jusque-là, au motif qu'elles lui procuraient un avantage sur ses concurrents (article en lien ci-dessous). Dans une autre discipline, le tir à l'arc, la porte-drapeau de la délégation olympique iranienne à Rio en 2016, Zahra Nemati, paraplégique, a, elle aussi, à la fois concouru avec les valides et les paralympiques (article en lien ci-dessous).