Une immense championne à la tête du Comité paralympique et sportif français (CPSF). Marie-Amélie Le Fur est élue présidente le 14 décembre 2018 lors de l'assemblée générale ordinaire qui s'est tenue à l'Insep (Paris). L'athlète âgée de 30 ans cumule les titres : huit médailles paralympiques et quatre titres mondiaux à son palmarès. Son dernier exploit en date : un nouveau record du monde en saut en longueur (6m01) lors des Championnats d'Europe de Berlin en 2018.
Un parcours hors-norme
Elle pratique l'athlétisme depuis l'âge de 6 ans. A la suite d'un accident de scooter en mars 2004, Marie-Amélie est amputée de la jambe gauche. Loin de vouloir abandonner le sport, elle se lance dans l'athlétisme handisport. « Malgré la difficulté de cette épreuve, j'ai été amenée à recourir seulement quatre mois après mon accident, médicalement on me disait qu'il faudrait attendre une année minimum, explique-t-elle. Cependant, j'ai trouvé la force de me fixer de nouveaux objectifs, de reprendre goût à la vie très vite grâce à mon entourage familial et amical ». Elle prend part aux épreuves dans la catégorie T44 (amputés des membres inférieurs). La jeune femme s'est battue durant des années pour poursuivre sa carrière sportive, au-delà des préjugés et des obstacles. Elle décide alors de mettre à profit ces enseignements pour mener des actions de sensibilisation sur le thème du sport et du handicap dans les écoles et les entreprises.
En route pour Paris 2024
En décembre 2015, elle est nommée co-présidente, au côté de Teddy Riner, du comité des athlètes de Paris 2024. En juillet 2017, elle est recrutée comme consultante par France Télévisions pour les championnats du monde d'athlétisme handisport disputés à Londres (article en lien ci-dessous). En août 2018, elle de nouveau consultante pour commenter les épreuves d'athlétisme des championnats sportifs européens sur France Télévisions avec Patrick Montel, Stéphane Diagana et Yohann Diniz . En 2018, avec Antoine Griezmann et Estelle Mossely, elle est nommée ambassadrice de la campagne contre les discriminations lancée par la ministre des Sports Laura Flessel. Côté professionnel, elle est également pilote d'affaires en charge de la relation écoles/entreprise au CNPE de Saint-Laurent-des-Eaux et membre du team EDF. Le credo de celle qui espère poursuivre sa carrière sportive jusqu'à Tokyo 2020 : « Fais de ta vie un rêve ! »
Au revoir Emmanuelle
« C'est le cœur serré mais l'esprit léger que je quitte la présidence du #CPSF. Nous avons relevé de nombreux défis ensemble, ce mouvement est fort, riche, solidaire. Il est important de continuer dans ce sens. Je suis heureuse de passer le relais à Marie-Amélie Le Fur. Je suis certaine qu'elle relèvera avec enthousiasme et détermination les défis qui attendent le mouvement paralympique. Je la félicite chaleureusement et je suis fière que cette grande championne paralympique porte désormais les valeurs de notre mouvement et de ses sportifs », a décalré Emmanuelle Assmann. L'ex-championne paralympique d'escrime avait succédé à Gérard Masson à la tête de cette instance en 2013.
Une belle dynamique
« L'élection d'une athlète à la tête du CPSF constitue une nouvelle étape dans la construction d'un mouvement entièrement tourné vers les sportifs en situation de handicap, quel que soit leur handicap et quel que soit leur type de pratique sportive », assure le CPSF. « Je suis très heureuse et honorée de la mission qui m'est confiée, conclut de son côté Marie-Amélie. Je souhaite mettre à profit mon expérience personnelle et mon statut d'athlète de haut niveau. Emmanuelle Assmann a, durant cinq ans, développé notre mouvement ; elle a porté une vision moderne et innovante tout en faisant du CPSF un interlocuteur légitime et respecté au sein du mouvement sportif. J'ai à cœur de pérenniser la dynamique insufflée par ma prédécesseure ; de travailler toujours plus étroitement avec nos fédérations membres ainsi qu'avec les différents acteurs du mouvement sportif français et le ministère des sports afin de répondre aux enjeux du haut niveau, de valoriser nos équipes de France et de développer toujours plus la pratique loisirs, partout et pour tous. »