Les troubles du neurodéveloppement (TND), également appelés troubles neurodéveloppementaux, sont un ensemble de troubles qui affectent les fonctions cognitives d'une personne, en raison du développement différent de son cerveau. Ils font donc partie des handicaps cognitifs.
Les fonctions cognitives sont un ensemble de processus cérébraux qui permettent de recevoir une information, de la traiter et de l'utiliser en fonction de l'environnement. Parmi les principales, notamment celles qui sont altérées lorsqu'on porte un TND, on retrouve l'attention, la mémoire et la mémoire de travail, les capacités d'adaptation ou d'orientation, ou encore les capacités de communication (verbalement, non verbalement, compréhension d'autrui).
Des troubles innés
Contrairement à d'autres troubles cognitifs (cf. article Le handicap cognitif ) , les TND n'apparaissent pas à la suite d'une maladie ou d'un accident. Ils sont présents dès la naissance ; il s'agit d'ailleurs d'un critère de diagnostic commun à tous les TND. Des retards ou anomalies de développement peuvent être observés pendant la petite enfance (avant cinq ans), même si leurs impacts ne sont pas toujours suffisamment importants pour qu'ils soient repérés si tôt.
Pour la plupart des troubles, les manifestations varient d'une personne à l'autre, de même que le degré de sévérité. Si toutes n'ont pas besoin d'aide en permanence et peuvent être autonomes au quotidien, un TND a forcément des impacts sur un ou plusieurs domaines de la vie (social, professionnel, scolaire, personnel).
D'autre part, un TND vient rarement seul : plus de la moitié des personnes concernées cumulent plusieurs TND ou présente un trouble psychiatrique associé.
Des troubles aux manifestations variées
Les TND sont divisés en sept catégories de troubles distincts :
- Le trouble du développement intellectuel (TDI), qui implique un retard global du développement des compétences intellectuelles dans l'ensemble des domaines de la vie (raisonnement, communication, comportements, apprentissages…). Il est divisé en quatre niveaux de sévérité (léger, moyen, sévère et profond). Certaines personnes dont le TDI est léger peuvent être autonomes une fois adultes, mais c'est très rarement le cas pour les niveaux de sévérité supérieurs.
- Les troubles de la communication, qui regroupent quatre sous-troubles. Tous ont trait à des difficultés pour communiquer avec autrui, que ce soit à cause d'un débit de parole peu fluide (bégaiement), d'une difficulté à apprendre et utiliser le vocabulaire (trouble du langage), d'une difficulté à produire et articuler des sons (trouble des sons de la parole) ou d'une difficulté à comprendre et à s'adapter à un contexte social, ce qui donne lieu à des interactions inadaptées (trouble de la communication pragmatique).
- Le trouble du spectre de l'autisme (TSA), souvent appelé autisme, qui se caractérise par des difficultés globales et persistantes dans les relations sociales de la personne (difficultés à comprendre les émotions ou les comportements non-verbaux, difficultés à ajuster son attitude à l'interlocuteur…), des comportements, intérêts ou activités restreints (mouvements répétitifs, présence d'une passion très marquée et parfois inhabituelle, intolérance au changement...), une hypersensibilité ou une hyposensibilité sensorielle (aux bruits, aux lumières, à la douleur, à la température…). Les degrés de sévérité du TSA sont particulièrement variables : certaines personnes sont majoritairement autonomes, d'autres ne peuvent pas vivre seules et ont besoin d'une assistante permanente (Lire aussi notre article : Autisme et trouble du spectre autistique ).
- Le trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), qui implique des difficultés persistantes à se concentrer (surtout sur des tâches jugées ennuyantes), une hyperactivité physique (avec un besoin de bouger constant) ou mentale (avec des schémas de pensées souvent jugés chaotiques), des difficultés à aller au bout de ses projets, des oublis ou pertes fréquents… Les personnes TDAH présentent soit une forme inattentive (comportements distraits très marqués), soit une forme hyperactive (comportements hyperactifs très marqués), soit une forme mixte (un mélange plus ou moins équilibré des deux).
- Les troubles spécifiques des apprentissages, qui regroupent ce qu'on appelle souvent les troubles dys. Ils se traduisent par des problèmes pour intégrer une ou plusieurs compétences universitaires, ce qui donne lieu à des difficultés scolaires ou professionnelles : lecture (dyslexie), écriture et dessin (dysgraphie), orthographe (dysgraphie), calcul (dyscalculie), coordination motrice (dyspraxie). Un porteur de trouble dys en cumule souvent plusieurs.
- Les troubles moteurs, qui regroupent trois sous-troubles : le trouble développemental de la coordination (retard significatif dans le développement de la coordination motrice), les mouvements stéréotypés (mouvements répétitifs sans objectif particulier, que la personne ne peut s'empêcher de faire) et tics (des vocalisations ou des mouvements rapides, soudains et sans rythme apparent).
- Les autres troubles du neurodéveloppement non spécifiques.