« 84% des Français souffriront de lombalgie au cours de leur vie », estime la Haute autorité de santé (HAS). La « maladie du siècle » ? Elle provoque une douleur située dans le bas de la colonne vertébrale, plus précisément au niveau des vertèbres lombaires. La lombalgie aiguë concerne 9 patients sur 10 et se résorbe en 4 à 6 semaines, tandis que la lombalgie chronique dure plus de 3 mois. Pour améliorer la prise en charge, la HAS publie une recommandation et un « arbre décisionnel », afin de guider les professionnels de santé dans les différentes étapes du diagnostic et du traitement. L'objectif : limiter le risque de lombalgie chronique.
Activité physique recommandée
Pour l'heure, « aucun médicament n'a prouvé d'efficacité à moyen terme sur l'évolution d'une poussée aiguë », constate la HAS. Alors, le principal traitement consiste à exercer une activité physique adaptée. Elle permet une évolution favorable de la lombalgie et limite les récidives. Le professionnel de santé doit donc encourager le patient à poursuivre ses activités de la vie quotidienne, y compris le travail. Dans 90 % des cas, la douleur se résorbe en moins de six semaines. « Des antalgiques peuvent éventuellement être prescrits afin de calmer la douleur, pour la plus courte durée possible, en attendant la guérison spontanée», indique la HAS. Si les symptômes persistent, il est préférable de consulter à nouveau son médecin, entre deux et quatre semaines après l'épisode initial, pour éviter le risque de lombalgie chronique.
Première cause d'exclusion du travail
La lombalgie devient chronique dans 3 à 6 % des cas. La prise en charge doit alors être spécifique et adaptée. Une rééducation active par kinésithérapie peut se révéler pertinente. En l'absence d'amélioration, une prise en charge multidisciplinaire incluant un médecin spécialiste du rachis et, si nécessaire, un médecin du travail, doit être envisagée. Très douloureuse, la lombalgie chronique ou récidivante peut être invalidante et conduire à une désinsertion professionnelle. « Une lombalgie sur cinq entraîne un arrêt de travail, ce qui en fait la première cause d'exclusion du travail avant 45 ans », révèle la HAS. Le professionnel de santé doit donc rester attentif aux facteurs de risque d'incapacité prolongée ou d'obstacles au retour à l'emploi. Au-delà de la pathologie, c'est le patient dans sa globalité qui doit être pris en charge. Son vécu doit être pris en compte, chacun vivant différemment tant sur le plan physique, psychologique que socio-professionnel.
Etre attentif aux signes d'alerte
« A tous les stades de la lombalgie, il est recommandé au professionnel de santé de rechercher les signes d'alerte dont la combinaison suggérerait une pathologie sous-jacente, telle qu'une infection, une maladie inflammatoire, un cancer, un problème neurologique… » Le diagnostic nécessite d'écarter ces pathologies. « En phase aiguë, l'imagerie médicale n'est pas pertinente puisqu'il n'existe pas systématiquement de concordance entre symptômes et signes radiologiques », conclut la HAS.