Adolescente, Inès Bigonnet s'attire les foudres de ses camarades. En cause, notamment ? Son syndrome d'Asperger, diagnostiqué à l'âge de 13 ans, qui nécessite la présence d'une accompagnante d'élève en situation de handicap (AESH), rappel permanent de sa « différence ». Sa passion pour le VTT, avec lequel elle se rend au collège chaque matin, lui vaut également brimades et moqueries. « Sport de garçon », « ringarde », « pauvre »... Un brin démunie, elle encaisse. C'est en août 2019, à l'âge de 16 ans, qu'elle trouve la force de répondre. En pleine virée à vélo, elle a un flash : « Pourquoi ne pas réaliser un film inspiré de mon histoire pour véhiculer un message de tolérance ? » Tourné cet été, son moyen-métrage Moi, Léa, dont elle tient le rôle principal, est disponible en intégralité depuis le 29 novembre 2020 sur YouTube (vidéo ci-contre). Un hymne à la diversité de 52 minutes !
Synopsis du film
Depuis la mort du patriarche, la famille de Léa croule sous les dettes. Après plusieurs loyers impayés, tombe la menace d'expulsion... La goutte d'eau ! Pour remettre le foyer à flot, l'adolescente décide de participer à une course de vélo avec une importante récompense à la clé. Pour l'empocher, elle devra notamment affronter sa plus sérieuse concurrente, Louise, une jeune fille avec autisme dont Léa s'est moquée au collège.
Après le cinéma, le chant ?
A travers ce film, Inès Bigonnet met l'accent sur l'acceptation de la différence, la sensibilisation au handicap, le dépassement de soi... Pour le financer, elle a notamment lancé une cagnotte en ligne qui a permis de récolter 1 250 euros. Une détermination à toute épreuve qui fait la fierté de ses proches et lui ouvre les portes du Septième art puisqu'un réalisateur lui a proposé un poste d'assistante de production. C'est pourtant dans un autre domaine que Léa souhaite s'illustrer, le chant. Prochain défi ? Intégrer le chœur de l'Armée de France. Son credo : « Ce n'est pas parce qu'on est différent qu'on doit rêver moins grand ».