Emmanuel Macron s'est rendu le 4 avril 2018 au matin dans un service hospitalier spécialisé dans la détection précoce des enfants autistes à Rouen, devant lequel se sont rassemblés entre 150 et 200 manifestants. Ce déplacement en Seine-Maritime était organisé à la veille de la présentation par le Premier ministre Edouard Philippe du 4e plan autisme, qui doit augmenter les moyens destinés à mieux diagnostiquer et accompagner les personnes atteintes de ce trouble neuro-développemental (articles en lien ci-dessous).
Manifestants en place
Le président est arrivé vers 10 heures dans l'unité d'intervention développementale précoce (Unidep) du CHU de Rouen. Il est accompagné de son épouse Brigitte, la ministre de la Santé Agnès Buzyn et la secrétaire d'État chargée des personnes handicapées Sophie Cluzel. À l'extérieur du CHU, des manifestants portant des drapeaux de la CGT, de SUD ou de la CFDT des services de santé ou des services territoriaux criaient : "Résistance" ou "Macron dégonflé, on t'attend". "Nous voulons profiter de la venue du président de la République pour lui rappeler le manque de personnel dans tous les services, les violences, le matériel non-adapté aux urgences et la tension maximale au centre hospitalier du Rouvray", avait expliqué une source syndicale au site d'information locale, 76actu. Quelques étudiants étaient parmi eux, alors que les forces de l'ordre les empêchaient d'approcher du bâtiment de pédiatrie dans lequel se trouvait le président.
La France pas au niveau
L'unité de Rouen est spécialisée dans le diagnostic précoce des troubles du spectre autistique, alors qu'il faut en moyenne un an et demi pour obtenir un diagnostic en France. Emmanuel Macron doit ensuite se rendre dans les locaux de la crèche Graffiti's qui accueille des enfants autistes. Il y rencontrera les familles. "En matière de politique de l'autisme, la France n'est pas au niveau", a récemment reconnu Mme Cluzel. Les familles concernées sont trop souvent exposées à un "parcours du combattant indigne de notre République" et "la France se trouve loin derrière de nombreux pays de l'OCDE en matière de recherche", soulignait-elle. Les "troubles du spectre de l'autisme" (TSA) atteignent "environ 1% de la population", soulignait la Cour des Comptes en janvier. Elle estimait à 700 000 le nombre de personnes concernées en France, dont 600 000 adultes, bien que ces derniers ne soient "qu'environ 75 000" à être aujourd'hui diagnostiqués. Après trois plans successifs depuis 2005, Emmanuel Macron avait lancé en juillet 2017 la concertation sur ce nouveau plan. Le précédent (2013-2017) avait été doté de 205 millions d'euros.
© Twitter Sophie Cluzel