Mak : Moi le quota, livre coup de poing sur le harcèlement

Les discriminations font partie du quotidien de Mak depuis son plus jeune âge. Pour les combattre, la quadragénaire atteinte d'une maladie rare a préféré l'humour à la haine. Un parcours inspirant à découvrir dans son 1er livre "Moi, le quota".

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« Je ne pensais pas revivre en entreprise ce que j'ai vécu dans la cour d'école. » De la scène à l'écriture d'un livre, il n'y a qu'une plume... Celle de Marie-Aude Cariou, alias Mak, est acérée, authentique, puissante. Après son one-woman-show « Comme tout le monde... à un poil près ! », qui se joue dans toute la France depuis 2018 (article en lien ci-dessous), l'humoriste signe son premier livre Moi, le quota – itinéraire d'une salariée en situation de handicap invisible, en librairie depuis fin janvier 2022. Le titre donne le ton. Au programme : humour, ironie et sensibilisation. Au fil des 220 pages, cette jeune femme de 39 ans atteinte d'une maladie rare témoigne du harcèlement qu'elle a subi tout au long de son parcours scolaire et professionnel. Objectif ? Libérer la parole des victimes de discriminations, mais aussi des témoins, et rompre enfin l'omerta qui règne dans les entreprises publiques... et partout ailleurs. Un ouvrage coup de poing « pour que la culpabilité change de camp » !

L'école, terreau fertile d'insensibilisation ?

Atteinte d'une forme unique de dysplasie ectodermique, une maladie génétique qui impacte la peau, les cheveux et les dents, cumulée à une atrophie rénale, Mak a dû apprendre à vivre avec les brimades des autres élèves mais aussi des professeurs, dès son plus jeune âge. « L'école, je ne veux pas y aller, je veux disparaître », suppliait-elle en primaire, mettant en exergue un besoin criant de sensibilisation au handicap. Puis vint le moment de trouver un emploi. Son idéal ? Devenir danseuse... ou peut-être « mannequin piscine » ? Après avoir écarté rapidement ces pistes, elle se lance finalement dans la communication. Son poste de responsable, elle le doit notamment à sa détermination, sa positive attitude et son énergie communicative. Modeste, elle attribue tout le mérite à son « pass pour l'emploi » : la RQTH (Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé). « Merci les quotas ! », ironise-t-elle en faisant référence aux entreprises de vingt salariés et plus qui doivent répondre à une obligation d'emploi de 6 % de travailleurs handicapés.

Son burnout ne lui a pas « brûlé » les ailes

Mais l'enthousiasme est de courte durée. « Souvent, en entreprise, en matière de handicap, la vitrine est belle mais le magasin est vide », déplore-t-elle dans son autobiographie. Les remarques sont de plus en plus cinglantes : « Les gens disent que tu es trop absente, ils ne sont pas satisfaits de ton travail », « Pourquoi tu es fatiguée ? Tout le monde prend les transports ! »... En 2020, c'est le burnout. Les préjugés à répétition ont eu raison de son optimisme invétéré... Un temps. De « cet enfer », elle en ressort finalement « plus forte que jamais ». « Même dans les jours les plus sombres, les épreuves les plus difficiles, nous pouvons choisir : subir ou agir. Etre actrice ou spectatrice de ma vie ? J'ai rapidement compris que j'allais carrément devoir en être la réalisatrice », écrit-elle. Aujourd'hui, Mak remercie toutes les personnes qui lui ont mis des bâtons dans les roues ; « c'est comme du fumier, c'est grâce à eux que l'on grandit ! », raille-t-elle dans son spectacle.

Un livre autoédité

Egalement conférencière, Mak explique à quel point il est important « d'être maître de ses choix sans se préoccuper des valeurs inculquées par ses proches ni de la pression sociale, pour être soi et heureux de l'être ». A tous ceux qui culpabiliseraient d'avoir fait fausse route, elle adresse un message d'espoir : « L'échec fait partie de la vie, l'atteinte de ses objectifs n'en est que meilleur ». Et ce n'est qu'un échantillon des « good vibes » et des conseils pratiques distillés tout au long de son livre drôle et poignant, qu'elle a pu autoéditer grâce à une collecte de fonds. Se voulant accessible à tous -notamment grâce à une typographie adaptée pour les lecteurs malvoyants-, il a pour ambition d'envoyer un « message fort » de tolérance à la jeunesse, tout en portant une « attention particulière aux parents d'enfants malades, aidants, personnes en situation de handicap, en souffrance au travail, entrepreneurs, managers, grosses entreprises, personnalités politiques... et toutes celles et ceux qui veulent changer de vie sans jamais oser ! ».

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Cassandre Rogeret, journaliste Handicap.fr"
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