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Marion et Grégory : portrait de 2 agriculteurs handicapés

Marion et Grégory font partie des 25 000 personnes handicapées travaillant dans l'agriculture. Un secteur accessible ? Oui grâce à des aménagements de poste, des aides et un accompagnement dédié... Leur parcours en détail.

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Une femme dans un champ de blé avec une casquette regardant vers la droite.

Depuis tout petit, Grégory s'imagine ébéniste. Un accident de moto met fin à ses rêves à 16 ans. Le lycée qu'il convoite n'est pas accessible en fauteuil roulant. Après des études dans l'industrie agro-alimentaire, il s'aperçoit que le travail en laboratoire d'analyses n'est pas « fait pour lui ».

L'exploitation agricole, une histoire de famille

Il prend alors un virage à 180 degrés en rejoignant l'exploitation laitière familiale à Saint-Flour, dans le Cantal. A 36 ans, Grégory Daude fait aujourd'hui partie des 25 000 personnes en situation de handicap qui travaillent dans le secteur agricole. Il relate son parcours dans le guide Agriculture : emploi et handicap, publié par l'Agefiph (fonds pour l'insertion en emploi des personnes handicapées dans le privé) le 20 février 2024. Pour retrouver toutes les infos en détails sur les opportunités dans cette filière dans notre article complet, c'est par ici !

Des aménagements en faveur de l'autonomie

« Pour pouvoir travailler sur l'exploitation, de nombreux aménagements ont été nécessaires », explique Grégory. Plusieurs d'entre eux ont été financés avec l'aide de l'Agefiph, notamment l'aménagement des bâtiments (quais de traite, tapis...) et du véhicule professionnel, l'achat d'un fauteuil roulant, d'un quad, d'une dessileuse ainsi que l'installation d'hayons élévateurs sur les trois tracteurs de l'exploitation. Depuis 2017, il bénéficie également de l'aide liée à la reconnaissance de la lourdeur du handicap (RLH) versée par l'Agefiph pour le compte de l'Etat. Les droits sont ouverts pour une durée de trois ans (sauf cas particuliers) et l'aide est renouvelable. « Grâce à ces aménagements, je suis autonome sur l'exploitation, à l'exception de l'attelage et du dételage des outils agricoles sur lesquels j'ai encore besoin d'aide, dispensée, entre autres, par mon frère qui nous a rejoints », poursuit Grégory.

Woofing : découvrir les fermes « sans pression »

Marion rêvait, quant à elle, de devenir agricultrice. Aveugle d'un œil et malvoyante de l'autre, elle le pensait impossible à réaliser. « Alors, au moment de faire des études, j'ai opté pour un master en géographie autour de thématiques de terroir », indique-t-elle. Une fois son diplôme en poche, la jeune femme décide de « partir un an à l'aventure ». Elle expérimente alors le « woofing », qui consiste à travailler au sein d'une ferme biologique en échange du gîte et du couvert, dans plusieurs exploitations à travers la France. Une façon d'expérimenter le « terrain de ses rêves », « sans ressentir trop de pression », en y exerçant comme bénévole, notamment à Bréhat, en Bretagne, dans la ferme de François, son futur conjoint.

Adapter le poste de travail

A la retraite de celui-ci, Marion reprend l'exploitation avec deux autres femmes. Son changement de statut nécessite une nouvelle instruction par l'Agefiph relative au maintien de la RLH. « Une ergonome m'a suivie trois demi-journées pour voir comment je m'y prenais dans mon travail. J'ai aussi fait des tests de vision pour vérifier que je voyais assez pour exercer mais que je nécessitais quand même une aide », se souvient-elle. Elle a également bénéficié d'adaptations de son poste de travail, notamment un clavier agrandi et des solutions d'éclairage spécifiques.

Projet pour favoriser l'inclusion

Non loin de là, en Bretagne, « Handi-CAP vers l'agriculture ! » favorise l'inclusion des personnes en situation de handicap. Ce projet partenarial est porté par la chambre régionale d'agriculture et parrainé par Jérémie Boroy, président du Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH). L'objectif est de montrer que le métier d'agriculteur est accessible, notamment grâce à des accompagnements, des aménagements et des soutiens financiers. Il consiste également à déconstruire les stéréotypes liés aux handicaps, en général, et en agriculture, en particulier.

Il comprend un recueil de témoignages, dont celui de Marion, des fiches pratiques, une exposition photo itinérante avec des portraits d'hommes et de femmes en situation de handicap ainsi qu'une mallette pédagogique avec des outils et supports pour s'informer sur les démarches et les accompagnements possibles. Notre article complet   Handicap : travailler en agriculture, avec ses "différences" permet d'en savoir plus sur ce projet.

© Photo d'illustration générale

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Cassandre Rogeret, journaliste Handicap.fr"
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