L'Association des paralysés de France (APF) organise le 14 octobre 2015 (à 14h) un rassemblement devant le ministère de la Santé, pour exprimer ses inquiétudes sur l'avenir des Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH), guichets uniques d'accès aux droits.
Des structures indispensables au quotidien
L'association remettra à cette occasion à la ministre de la Santé Marisol Touraine une pétition lancée en mars 2015 sur change.org (en lien ci-dessous), intitulée « Touche pas à ma MDPH », et ayant recueilli plus de 36 000 signatures. Des actions seront également organisées localement, a précisé à l'AFP Malika Boubekeur, conseillère nationale de l'association. Les MDPH, créées dans chaque département par la loi sur le handicap de 2005, permettent aux personnes handicapées d'accéder à de nombreux droits et services : c'est là par exemple que l'on doit s'adresser pour obtenir une place en établissement scolaire pour son enfant handicapé, un service à domicile, une formation ou une allocation de ressources. « Les MDPH sont indispensables au quotidien pour toutes les personnes en situation de handicap et leurs familles », souligne l'APF.
Indépendance remise en cause ?
Actuellement, ces structures sont pilotées conjointement par l'Etat, le conseil départemental, les associations, l'Agence régionale de santé, la Caisse d'allocations familiales, regroupés au sein d'un groupement d'intérêt public. Mais l'APF craint que ce fonctionnement, qui garantit selon elle l'« indépendance » des MDPH et la participation de tous les acteurs concernés, ne soit remis en cause par « les projets locaux de certains conseils départementaux, qui tentent d'intégrer les MDPH dans l'organigramme de leurs services ». L'APF redoute, selon le texte de la pétition, une « mainmise » des conseils départementaux et des partenaires réduits au rôle de « potiches ». L'association regrette également que le projet de loi sur le vieillissement, en cours d'adoption au Parlement, favorise le développement de Maisons de l'autonomie (MDA). Déjà expérimentées dans plusieurs départements, celles-ci regroupent les services destinés aux personnes âgées en perte d'autonomie et aux personnes handicapées.
Vers des moyens de fonctionnement en baisse ?
Etant donné les difficultés budgétaires des départements, l'APF craint que ces évolutions n'impliquent « des moyens de fonctionnement en baisse » et que les personnes handicapées soient particulièrement lésées. « Il existe aujourd'hui 10 MDA, 23 sont en projet de création, et 8 départements s'interrogent », selon Mme Boubekeur. De son côté, Frédéric Bouscarle, président de Handi pop', s'inquiète : « Qui va nous garantir qu'un certain niveau de prestation accordé dans les Yvelines trouvera son équivalent dans l'Ardèche ou la Creuse ? Quel garde-fou est prévu pour empêcher qu'une relation clientéliste s'instaure entre les personnes handicapées et les élus départementaux, surtout quand les délais de traitement de dossiers sont longs ? »