Le médico-social va-t-il en finir avec les archives papier ? Après une première phase d'amorçage de 30 millions d'euros qui s'est achevée en avril 2021 (article en lien ci-dessous), ce sont 85 millions supplémentaires qui sont mis sur la table pour « accélérer le virage numérique » dans les établissements et services sociaux et médico-sociaux (ESMS) accompagnant les personnes âgées ou handicapées. C'est ce qu'annonce la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) le 14 septembre 2021.
La fin de la paperasse ?
Objectif ? Amplifier l'informatisation du dossier des usagers et ainsi, selon Brigitte Bourguignon, ministre de l'Autonomie, « améliorer durablement le quotidien des résidents et des professionnels, tout en modernisant en profondeur les établissements ». Aujourd'hui, on constate que le dossier des résidents n'existe qu'au format papier dans de nombreux établissements. Dans d'autres, il est informatisé mais ne permet pas les échanges entre professionnels ; par exemple, la prescription d'un médecin de ville consulté en téléconsultation n'alimente pas automatiquement le dossier.
Transformation exigée !
10 millions d'euros seront versés par la CNSA et la DNS (Direction du numérique en santé) à une dizaine d'associations gestionnaires regroupant plus de 50 établissements et 75 millions par les Agences régionales de santé pour ceux de moins de 50. Ces organismes ont lancé en 2021 des appels à projets pour sélectionner les ESMS qui souhaitent s'engager dans cette transformation. 1 356 structures ont pu en bénéficier. « Une réelle opportunité d'investissement dans ces outils de demain », selon Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat au Handicap. Les gestionnaires peuvent proposer soit l'acquisition d'une solution de dossier usager informatisé (DUI), soit la mise en conformité de leur solution avec le cadre technique de référence de la e-santé.
Au total, l'Etat, dans le cadre du Ségur de la santé, a débloqué une enveloppe de 600 millions d'euros dédiés aux projets numériques, qui entend « favoriser l'innovation au service du bien vieillir et le meilleur partage d'informations entre les professionnels et les structures », selon Brigitte Bourguignon.
En pratique
Pour en savoir plus sur ce nouvel appel à projets national, les gestionnaires sont invités à consulter le cahier des charges et le mode d'emploi (en liens ci-dessous). La date limite de dépôts des candidatures est fixée au 20 octobre 2021 pour les structures de plus de 50 ESMS et entre le 15 et le 30 octobre pour les autres, selon la région.