Jean-Luc Mélenchon, le candidat de La France insoumise a souligné sa volonté de faciliter l'accès à l'emploi des personnes handicapées, devant les membres de l'Association nationale pour l'intégration des personnes handicapées moteurs (ANPIHM) le 11 février 2017. Mais celles qui ne peuvent pas travailler ne peuvent pas continuer d'avoir des revenus "inférieurs au seuil de pauvreté", a-t-il ajouté, proposant de porter "au niveau du Smic" l'AAH, versée aux personnes atteintes d'un taux d'incapacité supérieur ou égal à 80%. Le Smic se situe actuellement à 1 153 euros nets mensuels, et Jean-Luc Mélenchon propose dans son programme de le porter à 1 300 euros nets.
Un livret « handicap »
En ce qui concerne l'accessibilité des lieux ouverts au public (commerces, administrations, transports...), il a exprimé sa volonté de mettre en œuvre un "plan zéro obstacle". Il a cependant reconnu que rattraper en un quinquennat le "retard considérable" pris par la France constituait "un défi immense". Une autre priorité est pour lui "l'accès à l'école", avec des personnels enseignants plus nombreux et mieux formés aux handicaps et des auxiliaires de vie scolaire (AVS) plus qualifiés. Il a par ailleurs déploré les récentes ponctions réalisées sur les fonds destinés à l'emploi des personnes handicapées. Plus globalement, son parti a rédigé un livret thématique "Handicap: instaurer la citoyenneté pleine et entière", qui devrait être dévoilé d'ici fin février. Force est de constater que Jean-Luc Mélenchon est l'un des rares candidats à avoir, pour le moment, rendu sa campagne accessible : ses meetings (par exemple présence d'interprètes LSF le 5 février à Lyon) mais aussi son projet "L'Avenir en commun" qui propose en ligne une version audio gratuite (en lien ci-dessous). Une traduction de ce programme en langue des signes viendra bientôt compléter ce dispositif.
Et les autres candidats ?
Lors de cette rencontre du 11 février, le président de l'ANPIHM, Vincent Assante, militant du Parti de Gauche, avait invité trois autres candidats à la présidentielle ou leur représentant (concentré vidéo des interventions en lien ci-dessous). Emmanuel Macron et Benoît Hamon n'ont envoyé personne, tandis que François Fillon était représenté par Pierre Deniziot, conseiller régional d'Ile-de-France. M. Deniziot a souligné que le candidat de la droite était en train de "retravailler les propositions" faites pendant la primaire, pour améliorer l'accès des personnes handicapées à l'éducation, l'emploi ou la vie sociale. Il a évoqué "un 4e plan autisme qui serait piloté directement au niveau du Premier ministre, voire du Président de la République", et ferait "une part très large à la situation des adultes" touchés par le manque de places dans les établissements ou services. Il a également parlé d'un "plan quinquennal sur le vieillissement des personnes handicapées".