« J'approche, ça bipe, ça s'ouvre ! » Dans le métro de Rennes, un tout nouveau système facilite le déplacement des passagers à mobilité réduite. Pour franchir les portillons, un récepteur sans contact, détecté par le lecteur, fixé sur le côté droit du fauteuil roulant (ou d'un autre équipement), permet d'activer leur ouverture automatique à distance, sur le principe du « télépéage ».
Une solution technique adaptée
En décembre 2020, la mise en service de portillons anti-fraude d'une largeur de 90 cm avait suscité un tollé parmi les usagers ayant des difficultés motrices dans les bras, qui se trouvaient alors obligés d'apposer leur carte d'abonnement devant l'un des deux « valideurs », exigeant une certaine motricité. Exception française, le métro Rennais était jusqu'alors en accès libre. A l'écoute, Rennes Métropole avait décidé de les maintenir ouverts (laissant, par conséquent, le champ libre aux fraudeurs) en attendant de concevoir une solution technique adaptée. Elle fut imaginée lors de nombreux échanges avec les associations de personnes handicapées et notamment le collectif On existe, créé pour l'occasion.
En pratique
Jugée « inédite en France », elle équipe la première station depuis le 7 juin 2022 avant d'être déployée dans toutes celles de la ligne A jusqu'au 24 juin, à raison d'une par jour en moyenne, du terminus La Poterie jusqu'à J.F. Kennedy. La Métropole, qui assure qu'il s'agit d'une « première », promet ainsi la parfaite accessibilité du métro rennais.
La remise des badges PMR s'effectue gratuitement sur rendez-vous en agences commerciales, sur présentation d'une carte KorriGo services et d'un titre de transport Gratuité invalidité Star. Des agents du réseau Star seront présents aux stations durant la période de mise en service des portillons PMR afin d'informer et d'accompagner les voyageurs. Plus d'informations sur le site Internet du réseau Star (en lien ci-dessous) ou en contactant infoStar au 09 70 821 800.
D'autres revendications...
Mathilde Fuchs, militante associative et Rennaise, tout juste équipée de son badge, espère que ce dispositif fera « boule de neige dans d'autres villes qui ont la même problématique. C'est faisable, c'est prouvé ! » Après cette « victoire », selon elle, restent d'autres pistes de revendications : le manque de place dans certaines stations entre l'ascenseur et le portillon et une largeur insuffisante des portillons pour certains fauteuils électriques. « Nous aimerions maintenant que l'ascenseur puisse être commandé par un contrôle d'environnement et que le bouton d'appel d'urgence et d'assistance soit à portée de fauteuil, poursuit Mathilde. La régie du métro n'a pas fermé la porte mais il y a encore quelques petites choses à régler. »
© Collectif On existe