8,1 millions d'euros supplémentaires seront engagés dès 2022 pour les mandataires judiciaires qui œuvrent à la protection de personnes âgées ou en situation de handicap sous tutelle ou curatelle, avec l'objectif « d'améliorer l'attractivité de leur métier et de permettre le recrutement d'effectifs supplémentaires », selon Brigitte Bourguignon, ministre de l'Autonomie.
10 % des sommes espérées
C'est ce que prévoit le projet de loi de finances pour 2022. Les amendements de la députée Anne-France Brunet (LREM, Loire-Atlantique) réclamaient au moins 35 millions d'euros, juste pour revaloriser les salaires de 300 euros brut par mois. Elle jugeait ces moyens « nécessaires » pour « lutter contre l'insuffisante attractivité de la profession ». Quant à l'interfédération de la protection juridique des majeurs, de l'Union nationale des associations familiales (Unaf), de l'Unapei et de la Fédération nationale des associations tutélaires (Fnat), elle estimait, le 12 octobre 2021, les besoins à 85 millions. En moyenne, un mandataire s'occupe de 60 personnes, beaucoup trop selon la profession qui réclamait la création de 2 000 postes (en plus des 12 000 existants) afin de faire baisser cette moyenne à 45. Confrontés à une « lourde charge mentale au quotidien », les salariés des associations concernées sont rémunérés moins de 1 400 euros net par mois en début de carrière, ce qui pose un « vrai problème d'attractivité », selon la Fnat. Finalement, le secteur n'aura droit qu'à 10 % de ses revendications.
200 postes en plus
Avec ce « coup de pouce », 200 équivalents temps plein (ETP) supplémentaires devraient être embauchés au sein des services mandataires de la protection juridique des majeurs. La formation continue des mandataires en exercice deviendra quant à elle obligatoire. Par ailleurs, le gouvernement annonce la création d'une commission nationale des droits et de la protection des adultes vulnérables qui doit permettre « grâce à sa représentativité des professionnels, de favoriser le dialogue avec les services de l'État, pour améliorer encore davantage la qualité du service rendu aux personnes protégées ». Ces crédits supplémentaires doivent s'ajouter aux 19,7 millions d'euros déjà prévus. Brigitte Bourguignon, ministre de l'Autonomie, se félicite « du renforcement des moyens alloués par l'État ».
320 000 personnes vulnérables placées sous protection juridique sont actuellement suivies par des mandataires professionnels, et au moins autant par des bénévoles, généralement un membre de leur famille.