Au nord du Tchad, ces drones munis de caméras destinées à mesurer les différences de température ont permis à l'ONG de repérer la présence de mines antipersonnels et antichars sous terre, selon des expérimentations menées depuis l'automne 2018.
100 millions de mètres carrés contaminés
Dans ce pays d'Afrique centrale, plus de 100 millions de mètres carrés -la surface de la ville de Paris-, sont contaminés par les mines et les restes explosifs de guerre, rappelle Handicap international (HI). Jusqu'à présent, les mines étaient repérées avec des détecteurs de métaux par des personnes menant un travail risqué, obligées d'avancer centimètre par centimètre sur le terrain. Selon l'ONG, l'utilisation des drones devrait permettre de réduire la durée des opérations de déminage, en survolant de vastes zones en un temps très court, ainsi que de mieux sécuriser le travail des démineurs. "C'est une petite révolution pour le monde du déminage humanitaire !", a estimé dans un communiqué Emmanuel Sauvage, responsable de la réduction de la violence armée chez HI.
7 239 victimes en 2017
"En repérant avec précision les mines enfouies, nous pourrons désormais déployer de façon plus ciblée et plus sécurisée nos équipes de démineurs", précise-t-il. Plus de 100 millions de mines terrestres sont encore actives aujourd'hui et représentent "des dangers mortels pour les communautés locales", souligne HI. Des mines et des restes explosifs de guerre sont présents dans 60 pays dans le monde. En 2017, ils ont fait 7 239 victimes, selon le rapport 2018 de l'Observatoire des mines, soit un nouveau record (9 437 en 2016, 6 967 en 2015).