Mondiaux handi-valide : la performance sans distinguo!

Voile, cyclisme... Ces compétitions mondiales qui mêlent athlètes handicapés et "valides" entendent donner toute sa place au para sport, tout en offrant des performances spectaculaires. Focus sur 2 événements d'actualité.

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Les Jeux olympiques et paralympiques en simultané ? Si certains athlètes, en majorité handicapés, nourrissent encore cet espoir, nombreux sont les « détracteurs ». Problèmes d'organisation, d'accessibilité, de classifications... Bref, ce n'est pas pour tout de suite ! En attendant, d'autres compétitions internationales font désormais le choix de rassembler athlètes en situation de handicap et « valides ». C'est notamment le cas des championnats du monde de cyclisme, organisés du 3 au 13 août 2023, à Glasgow, en Ecosse. Objectif : cultiver l'esprit de compétition, tous azimuts.

Mettre en lumière le para cyclisme

« L'Union cycliste internationale (UCI) planche sur le sujet depuis plusieurs années, affirme Laurent Thirionet, responsable de la performance au sein de l'équipe de France de cyclisme handisport. L'idée était de faire une grosse fête du vélo et de réunir les dix disciplines olympiques et paralympiques (route, piste, contre la montre mais aussi cyclisme en salle, artistique, BMX freestyle, para cyclisme...). » A un an de Paris 2024, « c'est un peu les Jeux du vélo ». « Au-delà de la compétition sportive, l'enjeu est de communiquer sur ce sport et sa version para, qui sont mis sur le même plan durant dix jours », souligne ce double champion paralympique.

Même engouement pour les courses para et « valides »

Une initiative qui a « été très bien accueillie » par les 27 para cyclistes de la délégation tricolore. « C'est notamment l'occasion de rencontrer les cyclistes qu'ils ont l'habitude de suivre dans les médias et de glaner de précieux conseils, indique Laurent Thirionet. Cela leur a également permis de faire des compétitions au sein d'un vélodrome plein. Habituellement, on roule dans des salles un peu désertes... » En effet, si l'on observe un intérêt croissant pour le para sport, notamment depuis les Jeux de Londres en 2012, il ne jouit pas encore de la même côte de popularité que sa version « valide ». Pourtant, lors de cette compétition mixte, « il y avait autant d'engouement pour les épreuves para que 'valides', assure Laurent Thirionet. Quand on aime le vélo et qu'on assiste aux épreuves para, on est épaté et admiratif. » « Les 2 000 places du vélodrome étaient occupées par des connaisseurs ayant payé leur place au tarif habituel d'un évènement sportif international. Tout se passait à guichet fermé, poursuit-il. Il faut dire que les Britanniques, qui composaient la majorité du public, sont à fond derrière leur équipe para depuis les Jeux de Londres ! »

Et du côté du staff ?

« Le para cyclisme a trouvé sa place un peu dans la douleur, au début, admet Laurent Thirionet. En France, les deux fédérations sont dissociées. Il a fallu qu'on travaille ensemble, qu'on mutualise les équipes, que l'on partage l'espace sur le lieu de la compétition, et ce n'est pas si simple car il n'y a pas pléthore de places dans un vélodrome ! » Par ailleurs, « les journées étaient denses, avec des compétitions de 8h à 22h car l'organisation avait mixé les courses para et 'valides' chaque jour », ajoute-t-il. Une semaine éprouvante donc mais une « belle semaine pour tout le monde, staff et athlètes, avec des performances prometteuses ». En effet, avec quatorze médailles dont la moitié en or (deux en argent, cinq en bronze), la France termine deuxième au classement des nations derrière l'Angleterre pour les épreuves sur piste. Place désormais à celles sur route. Les Bleus obtiendront-ils, cette fois, le titre tant convoité ? Réponse le 13 août.

D'autres compétitions handi-valide

Le cyclisme n'est pas la seule discipline à proposer un mondial handi-valide. Du 10 au 20 août 2023, 1 400 athlètes s'affrontent lors des championnats du monde de voile, à La Haye, aux Pays-Bas (Lire : Mondiaux voile : skippers handi et valides dans le même bain). Cette sixième édition rassemble dix disciplines olympiques et quatre paralympiques. Autre exemple ? Roland-Garros a intégré, depuis plusieurs années, les épreuves de tennis fauteuil au cœur de ce tournoi mythique.

Certains vont encore plus loin, exigeant que chaque équipe comporte au moins une personne en situation de handicap. C'est le cas de la 3e édition du concours de pétanque « Handi-mondial », organisé au sein du Mondial La Marseillaise en avril 2023. Cette initiative singulièrement inclusive tient peut-être aux origines même de ce sport... En 1907, le champion de ce jeu provençal -qui nécessite de prendre de l'élan- Jules Hugues, ne peut plus pratiquer son sport favori, handicapé par ses rhumatismes. Sa solution : jouer aux boules les « pieds tanqués », autrement dit serrés et ancrés sur le sol, qui donna naissance à la contraction « pétanque », l'un des sports les plus pratiqués au monde. Quand le handicap inspire le plus grand nombre...

Golf, aviron, parapente, natation... A l'échelle nationale, de plus en plus d'événements handi-valide rassemblent ces athlètes, sans distinguo. A quand la même volonté, dans toutes les disciplines, au niveau mondial ?

© Katell Alençon photographiée par Jean-Baptiste Benavent

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Cassandre Rogeret, journaliste Handicap.fr"
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