"Aujourd'hui, 90% des victimes des guerres sont des civils (...) On ne peut plus les considérer comme des dommages collatéraux", a rappelé le directeur de l'association en France, Xavier du Crest de Villeneuve, en ouverture de la cérémonie place de la République. "A côté de l'indispensable tombe du soldat inconnu, il nous faut aujourd'hui un lieu", a poursuivi Jean-Marc Boivin, délégué aux relations institutionnelles, "pour témoigner de notre compassion et de notre mémoire collective".
Une victime toutes les 24 minutes
Sur le monument, constitué d'une dalle grise placée face à l'emblématique statue de Marianne au centre de la place de la République, un texte en lettres blanches rappelle que les armes explosives utilisées en zones peuplées font "une victime toutes les 24 minutes". La maire de Paris Anne Hidalgo y a déposé jeudi une gerbe de fleurs, s'engageant à chercher un lieu permanent pour "porter cette conscience humaine, celle de toutes ces victimes qui n'ont rien demandé à personne". "On ne peut pas vivre dans une république comme la nôtre, sans considérer que nous ayons une responsabilité et un devoir vis-à-vis de ceux qui souffrent", a-t-elle déclaré.
Une conférence anti-bombardements
Début octobre, douze Etats participeront à la conférence de Vienne en Autriche, pour définir des objectifs politiques contre les bombardements en zones peuplées. L'association a appelé le gouvernement à donner "un soutien clair et entier à cette déclaration politique." "La France ne peut pas être absente de ce mouvement diplomatique, or elle l'est aujourd'hui", a dénoncé le sénateur André Villani, présent à l'inauguration. Handicap International est notamment présent au Yémen, où la guerre a fait des dizaines de milliers de morts dont une majorité de civils depuis 2014. "Depuis cinq ans de conflit, Sanaa vit dans le chaos", a témoigné Suad Al Qadri, en charge des équipes de soutien psychosocial de l'ONG dans la capitale yéménite, en évoquant des hôpitaux surpeuplés, des coupures d'électricité et le manque d'eau. Selon l'association, 18.000 raids aériens ont frappé la population yéménite depuis 2015.
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