C'est « the place to be* » lorsqu'il s'agit de réaffirmer les droits des personnes handicapées à travers le monde ! 186 pays membres sont réunis du 11 au 13 juin 2024 au siège des Nations unies à l'occasion de la 17e Conférence des Etats parties à la Convention relative aux droits des personnes handicapées (CDPH). Nom de code : COSP17.
Depuis 2008 à New York
Cet événement, qui se tient tous les ans à New York depuis 2008, permet de discuter de la mise en œuvre de ce texte fondateur, référence internationale non négociable. Il réunit les agences de l'ONU, des politiques, des membres de la société civile et des organisations non gouvernementales. Objectif ? Un « dialogue interactif » entre toutes les parties. Dans cette assemblée hétéroclite, chacun vient avec ses bonnes pratiques, échange, se nourrit…
En vue du Sommet de l'avenir ?
En 2024, trois thèmes sont à l'honneur : l'emploi, les nouvelles technologies et la place des personnes handicapées dans les situations de risque et d'urgence humanitaire. L'enjeu global porte sur « Repenser leur inclusion dans la conjoncture internationale actuelle », à l'approche du Sommet de l'avenir (Summit for the future), qui, prévu en septembre 2024, entend faire face aux nombreux défis qui secouent la planète (inégalités, pauvreté, changement climatique, pandémie, conflits…).
En 2022, le Comité des droits des personnes handicapées de l'ONU repartait au combat contre l'institutionnalisation en vigueur partout dans le monde ; la France était, comme la majorité des pays signataires, dans son collimateur, encouragée à métamorphoser profondément son système.
Les ministres français enfin au RDV
La France est bel et bien présente, avec une délégation officielle et la venue annoncée de Fadila Khattabi, ministre déléguée aux Personnes handicapées. C'est seulement la deuxième fois qu'un ministre français fait le déplacement, après Geneviève Darrieussecq en 2023. « On part de loin », fait savoir un proche du cabinet qui assure que « les autres pays arrivaient en force avec de grosses délégations ». Depuis l'audition de la France par l'ONU sur sa politique handicap en 2021, où elle avait été sévèrement rappelée à l'ordre, « il était devenu important que le gouvernement manifeste son attachement et son implication à la CDPH, un texte fondateur qui avait d'ailleurs été mentionné par Emmanuel Macron lors de la Conférence nationale du handicap d'avril 2023 », poursuit cette source.
« C'est bien la première fois qu'autant de Français participeront à ces échanges et je ne peux que m'en réjouir », se félicite Jean-Luc Simon. Il n'est pas membre de la délégation officielle mais c'est un habitué de la COSP puisque, depuis 2010, il y participe en tant que membre de DPI-Europe (Disabled peoples' international european region).
Coup de semonce d'Emmanuel Macron
Sauf que... Le 9 juin 2024, coup de semonce d'Emmanuel Macron qui annonce la dissolution de l'Assemblée nationale et met un coup d'arrêt net à tout voyage officiel des membres de son gouvernement (Dissolution Assemblée : le handicap lui aussi au point mort). La ministre reste à terre ! Une délégation française réduite à portion congrue a néanmoins décollé à 5h du matin. Elle est notamment composée de Jérémie Boroy, président du Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH), et de Sophie Rattaire au titre du secrétariat général du Comité interministériel du handicap (CIH).
Side event : des échanges en parallèle
Un « side event » (événement parallèle), est organisé en marge de la séance plénière, sorte de creuset où chacun contribue. C'est souvent dans le « off » que tout se joue et que les idées novatrices émergent.
La jeunesse en force ?
A noter, également, à l'occasion du forum de la société civile organisé le 10 juin 2024, la participation du tout nouveau mouvement international de jeunes en situation de handicap, IMYD (International movement of youth with disabilities), officiellement lancé en juin 2024 (IMYD : la 1ère organisation mondiale de jeunes handicapés). La mobilité des étudiants en situation de handicap étant un enjeu essentiel lorsqu'il faut, pour valider certains cursus, effectuer un stage à l'étranger. Puis, du 11 au 13 juin, trois membres de 100 % handinamique, cofondateurs d'IMYD, porteront un plaidoyer sur ce sujet. Le ministère des Affaires étrangères français propose, à ce titre, de faciliter la nomination de référents handicap dans les ambassades (Ambassades de France : les 1ers référents handicap nommés). Exemple à débattre et à suivre ?
Les échanges peuvent être suivis en ligne à partir du 10 juin sur la WebTV de l'ONU (a priori seulement en anglais avec un décalage horaire de -6h).
* L'endroit où il faut être
© Capture d'écran news.un.org/en/story/2024/06/1150811