L'ONU s'était déjà inquiétée début mars du risque d'adoption forcée d'enfants ukrainiens, notamment ceux, au nombre d'environ 100 000, vivant dans des institutions ou internats pour beaucoup localisés dans l'est du pays, sans être forcément orphelins et dont la moitié sont handicapés (article en lien ci-dessous).
Le retour des enfants dans leur famille
"Nous insistons toujours pour qu'aucun enfant ne soit proposé à l'adoption lors d'un conflit" car l'ONU privilégie "le retour des enfants dans leurs familles", a déclaré lors d'une conférence de presse le 14 juin 2022 à New York Afshan Khan, directrice régionale de l'Unicef (Fonds des Nations unies pour l'enfance) pour l'Europe et l'Asie centrale. "Toute décision de déplacer un enfant doit être fondée sur son intérêt supérieur et tout déplacement doit être volontaire", avec un accord de la famille, a-t-elle ajouté, de retour d'un séjour en Ukraine. "Nous réaffirmons, notamment à la Fédération de Russie, que l'adoption ne devrait jamais avoir lieu pendant ou immédiatement après une situation d'urgence" humanitaire, car les enfants qui sont alors séparés de leur famille "ne peuvent être considérés comme orphelins", a-t-elle insisté.
Concernant les enfants "qui ont été envoyés en Russie, nous travaillons étroitement avec des médiateurs et des réseaux pour voir comment nous pouvons documenter au mieux ces cas", a ajouté Afshan Khan, sans pouvoir donner de chiffres. Interrogée pour savoir si l'Unicef avait accès aux enfants transférés en Russie, la responsable a répondu par la négative. "Nous n'avons pas accès aux enfants au-delà des frontières de la Fédération de Russie. C'est quelque chose qui doit se faire en accord avec le gouvernement de la Fédération de Russie, à sa demande", a-t-elle précisé.