Alors que, par exemple en France, Adrien Taquet, secrétaire d'Etat chargé de l'Enfance et des familles, déclare que « les enfants en situation de handicap qui sont dans des institutions en Ukraine doivent être prioritaires pour bénéficier des couloirs humanitaires » (article en lien ci-dessous), le Haut-commissaire aux réfugiés de l'ONU et la cheffe de l'Unicef ont allié leurs voix le 7 mars 2022 pour rappeler que le mieux pouvait parfois être l'ennemi du bien et qu'une évacuation sans prendre les précautions nécessaires pouvait mal se terminer, en mettant les enfants à portée de prédateurs et de trafiquants.
Ne pas séparer les familles
"Nous avons des informations selon lesquelles des institutions cherchent à mettre les enfants en sûreté dans des pays voisins ou au-delà", écrivent les deux responsables, alors que la guerre a déjà forcé 1,7 million d'Ukrainiens à fuir leur pays dont des centaines de milliers d'enfants. S'ils reconnaissent que les évacuations peuvent sauver des vies, il "est indispensable que l'on puisse obtenir l'autorisation des parents ou des gardiens", ont souligné Filippo Grandi et Catherine Russell. "En aucun cas, les familles ne devraient être séparées à cause d'une relocalisation ou d'une évacuation", ont-ils souligné. Les gens responsables des enfants dans les institutions doivent s'assurer que les autorités ukrainiennes sont informées de même que les autorités des pays d'accueil, en particulier les services de l'enfance. Dans la mesure du possible, les jeunes évacués doivent avoir leurs papiers d'identité et leur dossier avec eux.
Ils ont aussi souligné "que les adoptions ne doivent pas être autorisées pendant ou tout juste après des situations d'urgence", même si les familles d'accueil ou des foyers peuvent offrir "une protection critique". "Il faut faire tous les efforts possibles pour réunir les enfants et leur famille si cette réunification est dans le meilleur intérêt de l'enfant", soulignent encore les deux responsables.
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