Déception et colère au lendemain de l'annonce, par le Premier ministre, du plan quinquennal de lutte contre la pauvreté ! Selon l'APF (Association des paralysés de France), « les personnes en situation de handicap semblent n'avoir récolté que les miettes de ce plan ! » En effet, comme le laissait présager la conférence éponyme qui a eu lieu les 10 et 12 décembre 2012, et qui avait déjà alerté les associations, aucune mesure concrète et directe ne concernera les 2 millions de personnes en situation de handicap ou atteintes de maladie invalidante, bénéficiant de l'AAH (allocation aux adultes handicapés) ou de pensions d'invalidité, qui vivent sous le seuil de pauvreté. L'APF évoque des « mesurettes » qui ne sauraient constituer une réponse durable et efficace aux situations de précarité vécues quotidiennement par ces personnes et « déplore que leur pauvreté ne soit pas à l'agenda du gouvernement qui ne mène pas, sur ce sujet, la politique transversale du handicap » qu'il avait promise fin 2012.
Bénéfices : les tarifs sociaux gaz et électricité
Comme annoncé lors de la conférence de lutte contre la pauvreté, le gouvernement a réaffirmé son intention de lutter contre les inégalités de soins en augmentant le plafond de ressources permettant le recours à l'ACS (aide à l'acquisition d'une complémentaire santé) et, à ses bénéficiaires, de profiter des tarifs sociaux du gaz et de l'électricité. Les autres mesures distillées dans ce plan quinquennal (introduction de la généralisation de l'évaluation de l'employabilité des bénéficiaires de l'AAH, place des réseaux CAP Emploi dans le service public de l'emploi...) ne permettront pas aux personnes en situation de handicap ne pouvant pas ou plus travailler de connaître une amélioration de leur quotidien.
AAH : + 25 % mais pas un sou de plus !
L'APF rappelle que l'augmentation de l'AAH de 25% en 5 ans ne constitue qu'un rattrapage de la perte du pouvoir d'achat subie par les personnes en situation de handicap ces 25 dernières années, et qu'elle a été largement grignotée par les nombreux frais supplémentaires auxquels elles ont dû faire face : hausse du forfait hospitalier, franchises médicales, fiscalisation des indemnités accident du travail, déremboursement de médicaments, hausse des mutuelles mais aussi du coût de la vie. Sans compter les pensions d'invalidité, qui elles, n'ont pas été revalorisées !
AAH : ni indexation ni revalorisation !
Les bénéficiaires de l'AAH ou de pensions d'invalidité étant des personnes dont les trois quarts ne peuvent accéder à une activité professionnelle, l'emploi ne constitue donc pas pour elles un rempart contre la pauvreté ou la précarité. « Maintenir l'AAH sous le seuil de pauvreté et dans une logique de minimum social et ne pas revaloriser les pensions d'invalidité, c'est les condamner à vivre toute leur vie sous le seuil de pauvreté sans l'espoir d'en sortir », s'indigne l'APF. A aucun moment, l'indexation annuelle sur l'inflation qui sera appliquée au RSA, ni l'individualisation de l'AAH n'ont été évoquées. Et, pour finir, malgré le relèvement du plafond de la CMU-C, les personnes bénéficiaires de l'AAH ne pourront toujours pas y avoir accès.
Un espoir d'être entendu, tout de même ! En effet, après maintes demandes, l'APF sera reçue par le cabinet de Jean-Marc Ayrault le 4 février 2013. Pour que ce plan anti-pauvreté devienne un modèle social ambitieux !
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Plan quinquennal de lutte contre la pauvreté : des miettes !
Des miettes octroyées aux personnes handicapées, les oubliées du nouveau plan quinquennal anti-pauvreté ! Elles risquent pourtant l'indigestion... de promesses vaines ! L'APF a rendez-vous avec le gouvernement le 4 février 2013.