Pour Ricardo, c'est un reste à charge de 5 000 euros pour acheter le fauteuil dont il a besoin. Sarah a perdu 80% de ses heures d'intervention d'aides humaines. Isabelle, maman d'Anaïs, IMC, ne peut pas payer toutes les aides techniques nécessaires à sa fille. Quelle place pour la « compensation du handicap » dans les promesses des candidats à la présidentielle ? Si le handicap s'est finalement invité dans leur programme, avec pour certains des propositions très détaillées et concrètes, ce point précis semble encore majoritairement éludé.
PCH, ça veut dire quoi ?
La Prestation de compensation du handicap (PCH) est à distinguer des ressources de la personne ; il ne s'agit en effet pas d'un revenu ou d'une allocation mais bien du financement des aides indispensables à l'autonomie pour vivre dignement sa situation de handicap. Ce nouveau droit est inscrit dans la loi depuis 2005. Il permet, notamment, le financement d'aides humaines (auxiliaires de vie pour la toilette, le repas…), d'aides techniques (fauteuil roulant, moyens de communication), de l'adaptation du logement ou du véhicule ou encore d'aides animalières. Pourtant, aujourd'hui, de nombreux dysfonctionnements sont constatés : des tarifications insuffisantes de la PCH occasionnant des restes à charge insurmontables, des plans d'aide diminués alors que la situation de la personne reste inchangée, une pression forte des départements devant l'augmentation de ces dépenses.
Vers un « risque autonomie »
À quelques jours du premier tour des élections, l'APF (Association des paralysés de France) dresse un constat amer ; selon elle, « le droit à compensation inspire peu, voire pas du tout, les candidats à l'élection présidentielle ! » Pourtant, la récente enquête Ifop-APF « Conditions de vie, aspirations et intentions de vote », a mis en évidence qu'une meilleure prise en charge dans ce domaine était l'objectif prioritaire cité par les personnes concernées. A ce titre, l'association demande en urgence le respect du principe fondamental de la PCH : son caractère individuel. Elle réclame, par ailleurs, un élargissement immédiat des besoins couverts par cette prestation (activités ménagères, aides à la parentalité, aides à la communication...) et la revalorisation des tarifications de tous les besoins (aides humaines, techniques...).
A terme, c'est un « risque autonomie » qui, selon elle, devrait être mis en place afin de financer l'intégralité des besoins et des dépenses effectuées par les personnes au titre des aides à l'autonomie.
Pour alerter les candidats mais également l'opinion publique sur ce sujet, l'APF met en ligne une série de témoignages vidéo (en lien ci-dessous) ; des cas bien réels qui permettent de comprendre les difficultés qu'engendrent une compensation insuffisante du handicap. Souvent des situations d'urgence !