L'aide dédiée à la parentalité était "attendue depuis plus de 15 ans", mais sa "forfaitisation" constitue une "désillusion", estime APF France handicap dans un communiqué le 19 novembre 2020. Le Premier ministre a annoncé le 16 novembre que la prestation de compensation du handicap (PCH) serait élargie au 1er janvier 2021 pour couvrir des aides, matérielles ou humaines, à la parentalité, ce qui pourrait bientôt concerner quelque 17 000 parents en situation de handicap, voire davantage, puisque l'un des objectifs de la réforme est d'éviter que des personnes renoncent à devenir parents en raison de leur handicap. Cette aide permettra aux parents de faire financer certains équipements, par exemple une table à langer de hauteur réglable s'ils se déplacent en fauteuil roulant, et de rémunérer un intervenant pour qu'il les aide à s'occuper de leur enfant.
Impossible de couvrir les besoins
Le problème, selon APF, est que les contours de cette aide ont été calculés "selon l'âge de l'enfant, et non selon les besoins avérés de son parent en situation de handicap" : elle sera limitée à une heure par jour pour les parents des enfants de moins de trois ans, puis une demi-heure par jour pour ceux de trois à sept ans, ces forfaits étant augmentés de moitié pour les familles monoparentales. "Avec 1h à 1h30 d'aide par jour en moyenne, cette PCH parentalité sera loin de couvrir tous les besoins des parents les plus dépendants", déplore l'association. "Ils devront soit encore renoncer à être parents, soit continuer à faire appel à la solidarité familiale, pour ceux qui ont la chance de pouvoir le faire, soit continuer à se 'débrouiller' seuls comme ils le pourront", a ajouté APF France Handicap, qui a écrit au Premier ministre pour lui demander l'application "individualisée" de cette nouvelle aide, dès janvier.
Une énorme avancée ?
Interrogée sur cette nouvelle "PCH parentalité", la secrétaire d'Etat chargée du Handicap, Sophie Cluzel, avait vanté une "énorme avancée". L'aide sera octroyée dès la naissance de l'enfant sous forme d'un "forfait" de 30 heures d'aide par mois, qui "sera utilisable selon les besoins de la personne, quelle que soit sa situation de handicap", avait-elle expliqué. La prise en charge, de 30 euros de l'heure, permettra "de moduler et d'utiliser comme on veut ce forfait", avait ajouté Mme Cluzel.
Pour en savoir plus sur cette nouvelle PCH parent handicapé, lire l'interview du secrétariat d'Etat au Handicap. Le décret 2020-1826 paru au Journal officiel le 31 décembre 2020 officialise ce nouveau volet, tandis que l'arrêté du 17 décembre 2020 fixe le montant des aides accordées (en lien ci-dessous).