5 000 bénéficiaires de la Prestation de compensation (PCH) parentalité. Seulement ? Dans son dernier rapport de juillet 2024, l'Observatoire de la décentralisation et de l'action sociale (Odas) constate que les « acteurs se sont assez peu emparés » de cette aide forfaitaire destinée aux parents en situation de handicap.
Une étude dédiée
De nombreux départements ont admis « ne pas avoir mis davantage d'actions en place, au-delà de la seule gestion administrative de la prestation ». Les conclusions de cette étude s'appuient notamment sur des questionnaires envoyés à tous les départements et des entretiens avec différentes institutions et associations. Ses résultats, pour l'heure réservés aux adhérents de l'Odas, seront rendus publics sur odas.net en septembre 2024. En attendant, en voici les principales conclusions...
Quel profil des bénéficiaires ?
Depuis le 1er janvier 2021, sous forme de forfait, la PCH inclut les besoins liés à l'exercice de la parentalité (PCH parentalité: 900 € par mois pour s'occuper de son enfant). Quel est le profil des bénéficiaires ? Ce sont majoritairement des personnes avec un handicap physique ou sensoriel, tandis que celles avec des troubles psychiques ou cognitifs restent très « marginales ».
55 % ont trouvé la PCH parentalité via la MDPH
Un tiers des bénéficiaires l'ont trouvée par leurs propres moyens (Internet, associations, pairs...), quand plus de la moitié en ont eu connaissance via la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) ou de l'autonomie (MDA). Malgré « des démarches volontaristes de certains départements », « la communication pour faire connaître cette prestation reste insuffisante : peu d'information transversale (PMI, sanitaire) et auprès des bénéficiaires déjà existants », insiste le rapport.
Des pros en attente d'infos
Autre constat : le forfait parentalité est peu identifié par les professionnels, qui sont massivement « en attente d'informations ». Plus particulièrement au sein des services d'accompagnement (SAVS-SAMSAH) et surtout auprès de personnes présentant une déficience intellectuelle ou des troubles psychiques, « l'exercice de la parentalité fait l'objet d'un accompagnement sans pour autant que l'existence du forfait alloué ne soit connue ».
Un accompagnement « à la marge »
« L'accompagnement, qui serait souvent bénéfique, sur les possibilités que ce forfait offre, reste encore peu pensé car à la marge », estime par ailleurs l'Odas. Les professionnels des MDPH évoquent leurs difficultés à assurer « un accompagnement social des personnes dont elles traitent la demande et à les guider jusqu'à la mise en œuvre de la prestation ».
Des services peu informés
Et les autres services ? « L'information sur l'existence de cette prestation ne semble pas suffisante pour garantir l'accès au droit », déplore le rapport. Cette méconnaissance, constatée dans chaque territoire et auprès de chaque acteur (PMI, CAF, ASE, services d'aide à domicile, travailleurs sociaux de polyvalence, acteurs du soin…) est une « conséquence du cloisonnement des organisations », estime l'Odas. Plus largement, il exhorte à mobiliser les ressources du territoire (des SAVS et SAAP notamment) afin de favoriser la connaissance de l'ensemble des dispositifs de soutien à la parentalité.
Si, par exemple, la PMI « semble incontournable par sa mission d'information et de suivi de la périnatalité, des parents et des enfants de moins de six ans, le handicap des parents ne figure néanmoins pas dans ses priorités de mission, et sa maîtrise du sujet semble très inégale », ajoute le rapport.
Les parents sont-ils vraiment satisfaits de cette prestation ? Réponses dans un second article : PCH parentalité: les parents handicapés vraiment satisfaits?.
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