Elle tue son pensionnaire handicapée : 27 ans de prison

Après avoir fait appel, Marie-Paulette Françoise, une femme de 57 ans agréée famille d'accueil accusée d'avoir tué son pensionnaire porteur d'un handicap physique et mental, écope d'une peine de prison alourdie : 27 ans au lieu de 25.

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La cour d'assises d'appel de Côte-d'Or a alourdi, le 1er juillet 2022, à 27 ans de réclusion criminelle la condamnation de Marie-Paulette Françoise, 57 ans. Agréée famille d'accueil pour personnes handicapées elle est accusée d'avoir tué, en juin 2011 à Plasne (Jura), son pensionnaire handicapé physique et mental de 57 ans, après l'avoir ligotée et asphyxiée.

L'accusation avait requis entre 19 et 22 ans de réclusion criminelle, légèrement moins que la condamnation à 25 ans pour "meurtre sur personne vulnérable" prononcée en première instance par la cour d'assises du Jura, le 22 octobre 2016 (article en lien ci-dessous). L'accusée avait fait appel, s'estimant privée de son droit à s'exprimer : incapable de parler après une ablation du larynx, il lui avait été proposé de s'exprimer par écrit, ce qu'elle n'avait pas accepté. Cette fois-ci, à Dijon, elle a bénéficié d'une traductrice lisant sur les lèvres.

Des explications peu convaincantes

"Je n'ai pas voulu le tuer", a affirmé Mme Françoise-Soret à son nouveau procès. "Il était devenu méchant", s'est-elle défendue, disant avoir eu "peur" d'être violée. Selon elle, la victime s'était allongée nue sur le lit et lui avait demandé de l'attacher, dans un "jeu" sexuel. L'accusée l'avait alors ligoté mais avait quitté la chambre, provoquant les cris de la victime. C'est pour le faire taire qu'elle l'a attaché au cou avec un nœud coulant, "mais je n'ai pas serré", a-t-elle affirmé. Les cris ne cessant pas, l'accusée lui avait asséné des coups de balai sur la tête avant de couvrir l'homme d'un drap puis d'aller se coucher. Le lendemain, il était décédé.

Une santé fragile

L'autopsie a révélé que la mort a été due à une lente asphyxie. L'accusée, qui souffrait d'alcoolisme, avait laissé le corps de la victime dans les escaliers de la cave. L'homme a été retrouvé plusieurs semaines plus tard en état de putréfaction avancée. "Elle l'a tué comme un chien", avait fustigé l'avocat général Thierry Bas dans ses réquisitions, dépeignant la victime en "brave homme diminué incapable de faire de mal à une mouche" et donc de menacer l'accusée. Mme Françoise, alcoolique, de père alcoolique et veuve à l'enfance difficile, a tué dans une sorte d'"exutoire à sa vie miséreuse", selon l'avocat général. Laëtitia Birenbaum, avocate de l'accusée, avait plaidé la santé très fragile de sa cliente, notamment atteinte d'un cancer, qui a contraint le procès à ne se tenir que quatre heures par jour. Son état est incompatible avec un emprisonnement, selon l'avocate, qui avait donc demandé un simple suivi socio-judiciaire à son domicile, au lieu d'un emprisonnement. 

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