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Handicap:le permis, "passage obligé" mais ardu vers l'emploi

Aux côtés de son moniteur d'auto-école, Sanaa Bouguedra, jeune femme handicapée de 21 ans, conduit sans toucher aux pédales, commandes au volant. Le permis est pour elle un "passage obligé" pour trouver un emploi, mais truffé d'obstacles.

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PARIS, 12 nov 2012 (AFP) -
"Je suis contrainte de passer le permis pour accéder à des structures d'animation en banlieue", explique cette animatrice socio-culturelle qui travaille actuellement dans une ludothèque du XIe arrondissement de Paris. "En banlieue, il y a plus d'offres auxquelles j'aurai ainsi accès".
Ce que confirme le président de l'Association des paralysés de France, Jean-Marie Barbier : "Avec une voiture, on multiplie les offres d'emploi possibles par 5 ou 6".
Le permis est "la clé indispensable" pour l'emploi, estime aussi le président du Ceremh (Centre de ressources et d'innovation mobilité et handicap), Claude Dumas.
Lundi s'est ouverte la 16e semaine pour l'emploi des personnes handicapées, qui restent particulièrement touchées par le chômage.
Si Sanaa peut se déplacer sans fauteuil, marcher longtemps lui provoque de fortes douleurs dans les jambes et le dos. Quant aux transports en commun, ils sont souvent "difficiles d'accès".
Atteinte d'une arthrogrypose depuis sa naissance, une maladie rare qui se caractérise notamment par des déformations et raideurs articulaires, elle s'est inscrite dans une des quelque 200 écoles de conduite adaptées répertoriées par le Ceremh, sur plus de 10.000 en tout.

Pas assez d'auto-écoles adaptées

Trouver une auto-école adaptée proche de chez soi est "très compliqué", surtout en zone rurale, affirme M. Dumas. Certains départements en sont tout simplement dépourvus.
Il estime à environ 1.800 le nombre des permis passés ou régularisés chaque année par des personnes handicapées, un chiffre bien en-deçà des 10.000 examens annuels en Grande-Bretagne.
Avant chaque leçon, la jeune femme, assise sur le siège conducteur légèrement surélevé d'une citadine à boîte automatique, équipe le véhicule "sur mesure, en fonction du handicap", précise Arnaud, son moniteur, qui a reçu une formation spécifique.
Les pédales de frein et d'accélérateur sont remplacées par des poignées fixées à droite du volant. Une boule permet de tourner celui-ci avec la seule main gauche.
Ces équipements représentent des investissements, "au minimum 10.000 euros", affirme Sarah Benzaqui, directrice de l'auto-école. Des aménagements répercutés sur le coût du permis, de "15 à 20% plus cher" que la formation de base, selon Mme Benzaqui. Sans compter les heures de cours supplémentaires souvent nécessaires.
Sanaa devra elle débourser près de 3.000 euros, contre 1.500 en moyenne pour un permis B "classique", financés à 50% par des aides obtenues après deux ans de "bataille" et démarches auprès de Pôle Emploi, puis Cap Emploi et l'Agefiph.

Les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) et l'Agefiph (fonds public pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées) proposent des aides pour faire face au surcoût du permis, mais aussi à l'aménagement du véhicule une fois le sésame rose en poche.
Deux doigts sur la poignée d'accélérateur, deux autres sur celle du frein, contrôle des rétros, clignotant à droite, et le cours débute... Il se poursuivra comme n'importe quelle autre leçon de conduite. Sanaa, concentrée mais détendue, promène son moniteur du côté de Montmartre, avant un tour par Saint-Ouen et l'A1.
"J'aime ça. C'est un vrai plaisir", confie-t-elle, tout en avouant se sentir un peu stressée à l'idée de passer le permis.
Un examen qui permet, selon M. Barbier, de passer du "statut de passager" à celui de conducteur : "C'est la liberté !"
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