Les ascenseurs obligatoires à R+3 (3ème étage et plus) dans la construction neuve, c'est désormais officiel. L'annonce a été faite le 26 septembre 2018 par Edouard Philippe en personne à l'occasion d'un déplacement dans la résidence intergénérationnelle Les Closbilles de Cergy (95) conçue pour assurer l'inclusion sociale des personnes handicapées et âgées qui vivent en totale mixité au cœur de la cité. Le premier ministre était accompagné de Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat au Handicap, de Julien Denormandie, secrétaire d'Etat à la Cohésion des territoires, et de Dominique Gillot, présidente du CNCPH (Conseil national consultatif des personnes handicapées).
Ascenseurs : le retard français
Tous les bâtiments d'habitation neufs, à la fois dans le public et le privé, devront donc désormais, « dans les mois qui viennent », comporter un ascenseur dès lors qu'ils ont trois étages et plus alors que la loi ne le prévoyait qu'à partir du 4ème jusqu'à maintenant. « C'est un combat de vingt ans des associations, s'est félicité le cabinet de Sophie Cluzel, qui permet à la France de se remettre dans la norme des pays européens puisqu'il restait encore trois pays à la traine sur cette question. Nous rattrapons notre retard sur la conception universelle… La France se singularisait de manière défavorable, ce qui explique la sensibilité des associations sur ce sujet. » Le sécrétariat d'Etat au Handicap se félicite d'une « avancée majeure pour l'accessibilité universelle ! ». « C'est une nouvelle attendue depuis longtemps par les associations mais cela ne compense en rien la baisse du nombre de logements accessibles due à l'article 18 de la loi Elan », a réagi de son côté sur Twitter APF France handicap.
Doublement des aides de l'Anah
Edouard Philippe a également annoncé que les aides de l'Anah (Agence nationale de l'habitat) consacrées à la mise en accessibilité des logements seraient doublées, passant de 50 à 100 millions d'euros dès le 1er janvier 2019. Cette enveloppe est dédiée, sous conditions de ressources, aux personnes handicapées qui souhaitent faire des travaux dans leur logement.
20 % de logements accessibles
Edouard Philippe a par ailleurs rappelé que la commission mixte paritaire, qui a réuni députés et sénateurs le 19 septembre 2018, a tranché, dans le cadre de l'article 18 de la loi Elan particulièrement décrié (article en lien ci-dessous), en faveur d'un quota de 20 % de logements directement accessibles dans le neuf tandis que les 80 % restants seront rendus accessibles par des « travaux simples ». Le sécrétariat d'Etat au Handicap explique que « le logement évolutif est visitable par les personnes à mobilité réduite puisque l'accessibilité des parties communes, du séjour et des toilettes est garantie. (...) Concrètement, les volumes et équipements seront conçus de sorte à ce qu'ils puissent être modifiés facilement et à moindre coût, comme par exemple le déplacement d'une cloison ou la réversibilité d'une baignoire en douche. ».