Dresser des mini-chevaux pour guider les personnes non voyantes dans la sphère publique ? L'idée pourrait paraître farfelue. Aux États-Unis, elle fait pourtant des adeptes depuis plusieurs dizaines d'années (article en lien ci-dessous), a déjà été expérimentée au Royaume-Uni et gagne aujourd'hui la Belgique et la France. À Bruges, les personnes malvoyantes peuvent ainsi faire appel à Dinky, un cheval nain dressé pour les accompagner durant leurs trajets.
Dressage en région parisienne
En France, on commence à considérer sérieusement cette alternative venue faire de l'ombre aux chiens guides d'aveugle. À Châteaufort-en-Yvelines (78), le domaine de La Geneste éduque de petits équidés destinés à cet usage. Formateur sourd et aveugle, Jean Bouissou, à la tête de l'association Quintette (spécialisée dans l'éducation de mini-chevaux), est à l'origine de ce projet. Au quotidien Ouest-France, il explique que cette pratique adoptée par de nombreux non-voyants américains doit aussi pouvoir être « testée ici, en France ».
Compléter mais pas remplacer
Bientôt un chômage massif pour le plus fidèle ami de l'Homme ? Pas tout à fait. Interviewé par L'Echo républicain, Jean Bouissou nuance : « Le mini-cheval est, pour l'instant, un complément à l'aide apportée par les chiens. Il n'a pas vocation à vivre au quotidien avec les personnes aveugles, même si nous avons fait une demande auprès de la mairie de Paris pour obtenir des autorisations de circulation sur les trottoirs ». Pour ce formateur, « le cheval a d'autres atouts : il répond aux signes tactiles et surtout, a une durée de vie beaucoup plus longue, parfois 30 ans, ce qui permet d'affiner la complicité et les réflexes. »
Compatible avec les troubles autistiques ?
En pratique, la formation des chevaux nains dure deux ans. Le dressage est similaire à celui des chiens : comprendre et obéir aux ordres, marcher aux côtés du maître, le protéger d'éventuels obstacles ou dangers en les évitant. Pour Jean, le recours aux mini-équidés pourrait également être employé au service de personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer ou de troubles du spectre autistique.
© Quintette