Ils dribblent sur un terrain de basket, lancent des disques en athlétisme et marquent des essais au rugby. Quelque part sur la commune de Bron, près de Lyon, fin septembre 2024, des coéquipiers en chasuble rouge semblent prendre part à une compétition sportive des plus banales. Sauf que ces sportifs en herbe sont encerclés par de hauts murs en barbelé et sont sous médication.
Des patients « pénalement irresponsables »
Hospitalisés au sein de l'Unité pour malades difficiles (UMD) de l'hôpital psychiatrique du Vinatier, ces patients sont considérés comme pénalement irresponsables du fait de leur pathologie psychiatrique. « Tous ont commis des actes dangereux voire criminels », indique un soignant.
Une première à l'échelle nationale
Un mois après Paris 2024, l'UMD du Vinatier, comme sept autres établissements spécialisés en métropole, organisait les Jeux des UMD. Cet événement, lancé en 2019 par l'hôpital psychiatrique du Rouvray, s'étendait en 2024 pour la première fois à l'échelle nationale. L'objectif ? Déstigmatiser les troubles psychiques, qui collent encore davantage à la peau de ces malades bénéficiant de soins intensifs, mais aussi promouvoir une discipline mise en lumière par les Jeux : l'activité physique adaptée.
Les bienfaits du sport
Handicap.fr a suivi ces athlètes néophytes durant une journée. L'occasion de découvrir les bienfaits du sport en cas de troubles psychiques et de comprendre le fonctionnement de ces unités hyper sécurisées. « Nous avons un taux d'encadrement dans notre service qui est supérieur aux services de psychiatrie classiques », explique le Docteur Frédérique Plet, cheffe de service de l'UMD du Vinatier. D'après Jean-Paul, patient hospitalisé depuis plusieurs années, « le sport est un bon dérivatif pour faire autre chose de ses journées, dans cet environnement très cloisonné. Ça me fait du bien, tant d'un point de vue physique que psychique. Ça permet de s'évader ».
© Clotilde Costil