Maladie neurologique chronique, la sclérose en plaques (SEP) est la cause d'affection longue durée (ALD) qui provoque le plus de mise en invalidité en France, d'après l'Institut de recherche et de documentation en économie de la santé (Irdes). L'organisme spécialisé dans l'analyse des données de santé a publié début 2023 une étude sur les « difficultés de maintien en emploi à la suite d'une sclérose en plaques ». Handicap multiformes, parfois invisible, la SEP a souvent un impact négatif sur la vie professionnelle, à travers ses différents symptômes : problèmes de vue, troubles de l'équilibre, déficits moteurs, sensations perturbées…
Des revenus à la baisse
L'étude montre que la maladie entraîne un taux d'emploi et des revenus inférieurs à ceux de la population générale. En effet, au moment de la mise en affection de longue durée pour une sclérose en plaques (ALD SEP), 88,1 % des personnes sont en emploi. Dix ans plus tard, ce chiffre tombe à 59,5 %. Par conséquent, les revenus en pâtissent systématiquement. D'après l'Irdes, les personnes atteintes se trouvent généralement « dans une situation financière relativement favorable avec un ancrage professionnel robuste » avant la mise en ALD. Malgré l'arrivée de revenus de remplacement comme la pension d'invalidité ou les indemnités chômage, elles ne compensent pas suffisamment les pertes de salaires pour rester au-dessus du revenu médian en France. S'ils restent supérieurs aux autres pensionnés, les niveaux de pensions demeurent faibles, se situant en moyenne en dessous de 750 euros mensuels.
Les femmes payent le prix fort
A noter également : les femmes, plus touchées par la sclérose en plaques que les hommes, apparaissent plus déclassées que leurs homologues masculins. Un différentiel qui s'explique par le niveau de salaire initial, pris comme base de référence pour le calcul d'une pension et marqué par des inégalités de genre encore prégnantes (pour rappel, les femmes gagnent en moyenne 14,8 % de moins que les hommes en équivalent temps plein, selon l'Insee en 2023). L'Irdes rappelle que la réforme en cours sur la déconjugalisation de l'AAH permettra aux personnes en couple dont le montant des pensions est faible de pouvoir compléter leur pension d'invalidité avec ce minimum social.
Pour en savoir plus sur ce sujet, rendez-vous sur le site de l'étude de l'Irdes.