Que du neuf à la rentrée ! Les trois quarts des écoles qui n'avaient pas encore adopté les nouveaux rythmes vont devoir renouer avec les 4,5 jours travaillés. Mais c'est aussi le début de la refonte des ZEP et l'arrivée des premiers enseignants à nouveau formés. Et puis une nouvelle ministre, Najat Vallaud-Belkacem, qui reprend le court flambeau de Benoit Hamon (à peine 5 mois à la tête de la « maison »). Mais qu'en est-il dans ce flot de réformes de la situation des élèves handicapés ? Assistera-t-on, comme chaque année, à une déferlante de bugs, avec, en duo de tête : pas d'AVS, pas de places ?
Recrutement d'AESH
En 2013-2014, 239 160 enfants en situation de handicap ont été scolarisés dans les écoles et établissements (publics et privés) relevant du ministère de l'Éducation nationale : 141 565 dans le premier degré et 97 595 dans le second. Pour les aider dans leur quotidien, l'emploi de nouveaux Accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH), en remplacement des AVS (Auxiliaire de vie scolaire), est pérennisé par la conclusion d'un contrat à durée indéterminé. Sur les 28 000 AESH, 23 300 bénéficient d'un CDD avec la perspective de pouvoir obtenir un CDI au bout de six ans, 4 700 étant déjà en CDI. Pour la scolarisation des jeunes autistes, 30 unités d'enseignement sont créées dès cette rentrée au sein d'écoles maternelles.
Plus de profs
Pour la deuxième année, la rentrée sera marquée par la création de postes d'enseignants (2 355 emplois équivalent temps plein en primaire, près de 2 000 dans le secondaire), après 80 000 suppressions en cinq ans sous la droite. L'impact de ces créations de postes risque néanmoins d'être moins visible que prévu avec l'arrivée de 37 666 écoliers supplémentaires et 32 892 élèves dans le secondaire.
La première génération formée dans les Ecoles supérieures du professorat et de l'éducation (Espé) commencera à enseigner à mi-temps, tout en suivant sa deuxième année de master. Ces écoles créées par le gouvernement socialiste pour rétablir la formation initiale des professeurs (également supprimée sous la droite) vise à leur donner des connaissances académiques (maths, français...) mais aussi professionnelles : pédagogie, tenue de classe, résolution des conflits, numérique mais également aptitudes à prendre en compte les besoins spécifiques d'un élève handicapé.
Quid des activités périscolaires ?
Quant à la réforme des rythmes scolaires qui se généralise à toutes les écoles de France avec l'objectif de mieux repartir les 24 heures de classe hebdomadaires pour profiter des pics de vigilance des écoliers, elle pose encore le problème de la prise en charge des élèves handicapés lors des activités périscolaires. Même si les textes de loi semblent confier cette responsabilité aux maires (lire articles en lien ci-dessous), il est à parier que cette transition se fera « dans la douleur », d'autant que le statut des nouveaux AESH ne prévoit pas qu'ils accompagnent l'élève sur ces temps… Contestant cette réforme, quelques maires récalcitrants ont tout bonnement décidé de cadenasser les portes de leurs écoles le mercredi !