Socio-coiffure et handicap, la beauté à domicile !

Chaque jour, des personnes fragilisées ou handicapées se font coiffer à domicile. La socio-coiffure s'adapte à leurs exigences, proposant à la fois des techniques adaptées et un accompagnement psychologique. Rendre beau, c'est tout un métier.

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Aller chez son coiffeur, c'est un moment de plaisir mais, pour certains, plutôt compliqué, voire impossible, et notamment pour les personnes âgées, malades ou handicapées. C'est en partie pour cette raison que l'on assiste à la recrudescence des prestations de coiffeur à domicile ou au sein des établissements. Ils sont en effet prêts de 11 000 coiffeurs à avoir opté pour ce type de service, soit 15 % des 70 000 entreprises que compte le secteur de la coiffure en France (particulièrement dynamique puisqu'il est le second secteur le plus productif de l'artisanat !). Depuis dix ans, la coiffure à domicile affiche une croissance moyenne de 6 % par an. Il ne s'agit plus seulement de manier les ciseaux avec dextérité mais de proposer un service qui prend en compte les particularités de la clientèle.

Les adeptes de la socio-coiffure

De là à considérer la coiffure comme un véritable soin… Certains en sont convaincus. Ils se définissent comme des adeptes de la « socio-coiffure », une pratique créée il y a une trentaine d'années pour répondre aux besoins spécifiques des personnes fragilisées. Ils s'adressent à des patients en chimiothérapie, à des résidents de maisons de retraite ou d'établissements médico-sociaux et souhaitent ainsi leur offrir un moment de bien-être parfaitement individualisé !

70 000 clients chaque jour

Ainsi, chaque jour, plus de 70 000 personnes, pour l'essentiel à mobilité réduite, se font coiffer chez elles ou dans des lieux stratégiques comme les maisons de retraite ou les hôpitaux. Les coiffeurs doivent alors aborder cette clientèle dans de bonnes conditions, avec des compétences spécifiques à la fois en termes de relation, de déontologie et de confidentialité mais également en proposant des techniques adaptées à chaque pathologie, qui respectent également l'hygiène et l'asepsie indispensables dans certains services. Ne plus seulement brosser, shampouiner, couper mais révéler la personne et valoriser son identité !

Une approche psy aussi

Comment donner un shampooing au lit pour apporter un peu de réconfort aux personnes alitées ou conseiller sur l'utilisation de prothèses capillaires tant redoutées par les patients en chimiothérapie ou atteints de pelade ? Cela suppose des connaissances en psychologie, afin d'aborder de manière appropriée certaines pathologies comme l'autisme ou Alzheimer, ou de savoir s'adapter à des situations difficiles dans certains centres de réinsertion ou de désintoxication. Une prise en charge globale, à la fois technique et psychologique, qui ne s'improvise pas !

Une formation dédiée depuis 2011

C'est pourquoi, en 2011, une formation en « socio-coiffure » a vu le jour, qui s'adresse aux coiffeurs déjà titulaires d'un CAP de coiffure au minimum, BP ou supérieur. Elle est proposée par la SOCO Academy, avec le concours d'une équipe pédagogique composée d'oncologues, dermatologues, cadres de santé, psychologues, infirmières hygiénistes, AMP spécialistes de l'autisme… Certains coiffeurs en « ville » ont choisi de se former à la socio-coiffure en complément de leur pratique en salon ; pour d'autres, c'est une appréciable reconversion, par exemple lorsqu'ils sont contraints de cesser leur activité en salon à cause d'effets secondaires liés au métier : problèmes d'allergies aux produits, de circulation, de troubles musculo-squelettiques (TMS)… Coiffeur et coiffé, tous deux fragilisés par la vie, aspirant finalement à un même bien-être ! Une pratique qui leur ouvre de nouveaux horizons sans pour autant renoncer à une bien jolie vocation…

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Emmanuelle Dal'Secco, journaliste Handicap.fr"
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