Soins en danger : les coupes en radiologie inquiètent

Face aux projets de coupes budgétaires en radiologie, les professionnels alertent sur les risques pour la qualité et l'accès aux soins. Les patients handicapés, importants utilisateurs de ces actes, pourraient en faire les frais.

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Un radiologue examine la radio du cerveau d’un patient.

Le Conseil national professionnel de radiologie et imagerie médicale a exprimé, le 29 juillet 2025, son « rejet unanime » des récents rapports sur les dépenses de santé de l'Assurance maladie (Cnam), des inspections générales des finances (IGF) et des affaires sociales (Igas). La Cnam, dans un rapport paru le 24 juin, a pointé « des niveaux de rentabilité de certains secteurs de l'offre de soins qui interrogent », notamment pour « médecine nucléaire, radiologie, radiothérapie », entre autres.

Des baisses de tarifs recommandées

La « baisse des tarifs des secteurs qui présentent un haut niveau de rentabilité est un des leviers à activer pour répartir plus équitablement les dépenses », préconise l'Assurance maladie. Au-delà des « coûts induits, travailler davantage sur la justification des actes de radiologie est d'autant plus nécessaire afin de réduire l'exposition aux rayonnements ionisants des patients », recommande aussi la Cnam.

L'Igas et l'IGF, dans leur rapport « pertinence et efficience des dépenses de radiologie » publié le 15 juillet, ont évoqué une « rémunération des radiologues deux fois supérieure à celle des autres médecins spécialistes ». Ces deux organismes conseillent ainsi de faire converger la rémunération des radiologues vers la moyenne des spécialistes.

Une activité au cœur des enjeux de santé publique

Le CNP, qui agglomère toutes les composantes de la radiologie française, dénonce des « constatations inexactes », une « interprétation erronée à charge de données chiffrées » ou encore des « recommandations inacceptables et dangereuses pour l'accès, la qualité et la sécurité des soins en radiologie ». Il met en avant « que la radiologie est une activité de soins au cœur des principaux enjeux de santé publique » et que « quasiment toutes les filières de soins requièrent désormais des examens radiologiques de qualité ».

Freiner les dépenses de santé de 5 milliards d'euros

L'Assurance maladie doit enregistrer un déficit de 16 milliards d'euros en 2025, selon ses dernières prévisions. Le Premier ministre François Bayrou a demandé mi-juillet que les dépenses de santé soient freinées de « l'ordre de » cinq milliards l'an prochain. À ce sujet, l'Association des accidentés de la vie (FNATH) s'est par ailleurs dite « scandalisée » par les mesures d'économie détaillées par la ministre de la Santé et du Travail Catherine Vautrin, dans Le Monde le week-end dernier.

Stop à la culpabilisation des assurés sociaux !

Une phrase – « Il faut arrêter avec cette idée que l'Assurance-maladie, 'c'est gratuit, j'y ai droit' » – a particulièrement choqué cet organe représentatif. « Sachez que la culpabilisation des assurés sociaux ne fonctionne plus, elle est simplement le signe de la faillite d'une gestion budgétaire calamiteuse depuis des années », tance la FNATH.

Des franchises médicales toujours contestées

Mme Vautrin souhaite que les franchises médicales – ces sommes non remboursées au patient sur les médicaments – « soient payées au comptoir (en pharmacie), plutôt que via le fonctionnement actuel », avec un prélèvement ensuite sur le remboursement. Ce qui fait bondir la FNATH : « Non, les franchises médicales et autres participations n'ont jamais responsabilisé quiconque car il s'agit, ni plus, ni moins, que d'un impôt sur la maladie et qui s'applique, au surplus, à ceux qui ont le plus besoin de soins ».

© Science Photo Library / Canva

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