À 45 ans, Gurval Bagot a toujours pratiqué de nombreuses activités sportives et est plongé, depuis son plus jeune âge, dans le milieu marin. Il en a même fait son métier quand, à 20 ans, il obtient son brevet d'état d'éducateur sportif en voile. En 2014, tout change.
Une sale nouvelle
Les médecins décèlent une maladie pulmonaire, la BPCO (broncho-pneumopathie chronique obstructive), et emphysème diffus, et Gurval se voit alors contraint d'adapter sa pratique sportive. Il n'abandonne pas pour autant son goût pour l'aventure et le dépassement de soi. Après quelques mois à l'hôpital, il décide qu'il est temps pour lui de remettre le pied à l'étrier. Conscient de ne pas retrouver toute sa condition physique, il s'adapte et reprend son métier de skipper. Cependant, son état de santé n'étant pas stable, la carte professionnelle lui est retirée en 2016 et il ne peut donc plus exercer. Pour préparer sa reconversion, il entame un master en coaching et préparation mentale et obtient son diplôme en septembre 2015.
Un projet mûrement préparé
Le 7 avril 2018, il se lance un nouveau challenge, un tour de France à vélo, en partant de la ville de Courley (79), avec une première étape de 1 000 kilomètres en Bretagne et une seconde de 3 000 km durant les vacances d'été. Son nom ? À pleins poumons ! Pour parler aussi de la BPCO. Pour cette incroyable aventure, Gurval Bagot a dû se préparer, physiquement et mentalement. Dès qu'il le peut, le sportif marche ou parcourt entre 40 et 80 kilomètres avec son vélo à assistance électrique et sa remorque de 32 kilos. Cette pratique régulière lui permet de jauger son endurance. « Ma maladie fait que j'ai du mal à récupérer, même en dormant », explique-t-il. Rien qu'avec ces entraînements, Gurval a déjà parcouru pas moins de 3 000 kilomètres. Toute la difficulté de cette aventure sera de faire avec son handicap et de gérer son énergie.
De précieux partenaires
Pour mettre au point son projet, le cycliste a fait appel à des sponsors et a pu compter sur le soutien financier de particuliers ou d'entreprises. Au total, le budget de son périple s'élève à 6 647,83 euros, la majeure partie étant dédiée à son équipement (vélo, batterie, casque, tente, trousse à pharmacie, etc.). 1 800 euros restent encore à trouver. Le voyage à vélo de Gurval Bagot est suivi par l'école Saint-Jean, à Voulmentin (79). Le sportif y est intervenu pour sensibiliser ses élèves au handicap et à la différence. C'est d'ailleurs de cet établissement que le départ du tour sera donné. Un compte Facebook a également été mis en ligne pour permettre de suivre le cycliste pas à pas.
Un exploit similaire
La tentative de Gurval Bagot n'est pas sans rappeler celle de Philippe Poncet, un Français également atteint de BPCO qui a battu le record du monde de vélo sous assistance respiratoire en 2014 (article en lien ci-dessous). En effet, sur la piste du vélodrome d'Hyères, le quinquagénaire avait repoussé ses limites jusqu'à exploser le chrono. Atteint depuis près de 8 ans par cette maladie caractérisée par une diminution progressive du souffle, le cycliste avait déjà réalisé l'exploit de gravir le col de l'Espigoulier sous assistance respiratoire en 2013.
© Gurval Bagot et Facebook