Le Campus Louis Braille, centre international de recherche et d'innovation technologique visant à améliorer la vie quotidienne des personnes déficientes visuelles, est inauguré ce 3 décembre 2024 à Paris par les ministres chargée des Personnes handicapées, Charlotte Parmentier-Lecocq, et de la Réussite Scolaire, Alexandre Portier.
Un incubateur pour start-ups
Ce centre est porté par l'Institut national des jeunes aveugles (INJA), et trois associations (Accompagner, promouvoir, intégrer les déficients visuels, Valentin Haüy et Voir ensemble). Son objectif est de "stimuler la recherche fondamentale et participative" et d'encourager les entreprises travaillant dans ce domaine, en étant notamment un incubateur pour start-ups, explique à l'AFP le chef de projet, Thibault de Martimprey.
Les technologies au service de la mobilité
"Il ne s'agit pas de recherche médicale, déjà portée par d'autres institutions", précise M. de Martimprey. Numérique, sciences du langage, pédagogie, intelligence artificielle : les technologies peuvent être mises au service de la mobilité, de l'autonomie et de l'inclusion des personnes déficientes visuelles : l'accès aux études, à l'emploi, faire sa cuisine, lancer sa machine à laver, etc., détaille-t-il.
10 start-ups sélectionnées en décembre
"Les entreprises pourront travailler avec le Campus pour adapter leurs produits et services aux déficients visuels ou les faire tester par eux", explique Lætitia Bernard, journaliste aveugle et secrétaire générale du Campus. Une dizaine de start-ups seront sélectionnées en décembre pour être "incubées". Certaines présenteront leurs prototypes le 3 décembre, à l'instar de Sonar Vision, dont l'appli guide les utilisateurs aveugles dans la rue de manière très précise, à 50 centimètres près.
Parmi les candidats, la start up britannique Give Vision développe des casques de réalité augmentée qui permettent aux spectateurs malvoyants dans les stades de voir un spectacle comme s'ils étaient à un mètre, alors qu'ils sont sur des gradins à 50 mètres, et qui s'adapte aux défauts de vision de chacun.
15 millions de malvoyants en Europe
"La France compte deux millions de personnes déficientes visuelles, à 60 % des personnes âgées, mais ils sont 12 à 15 millions en Europe, ce qui représente un plus gros marché et peut soutenir le développement de solutions", explique M. de Martimprey. "Après 2030, avec le vieillissement de la population, 80 % des déficients visuels auront plus de 60 ans", souligne-t-il encore.
© Campus Braille